Roselène travaille comme assistante sociale au « bloc orange » du centre d’arrivée de Fedasil. Le bloc orange ? « Dans notre bloc, nous accueillons beaucoup de femmes isolées, de familles et de mineurs. Il s’agit d’un public vulnérable, de personnes LGBTQI+… De nombreuses personnes me souhaitent bonne chance lorsqu’elles apprennent ce que je fais comme travail, et elles ont souvent plusieurs questions comme "Les gens sont-ils vraiment aimables ?”, que je trouve toujours bizarre : ne réalisent-elles pas que ce sont des gens comme les autres ?

J’aime vraiment mon job : je travaille avec un groupe cible intéressant qui vient des quatre coins du monde, j’apprends donc toujours quelque chose. Certaines personnes ont traversé des épreuves très difficiles. Cela force à relativiser. Les futilités du quotidien ne sont rien comparées à ce que certains ont vécu. Il y en a qui ont parfois été victimes de traite des êtres humains ou qui ont perdu leur famille et qui la recherchent. La semaine passée par exemple, j’ai rencontré une femme LGBTQI+ qui m’a confié son histoire extrêmement dure. Elle a été montrée du doigt, y compris par sa famille, et a beaucoup souffert. Pourtant, son récit dégageait aussi une grande force. Elle voulait transformer tout ce qu’elle avait vécu et la haine qu’elle avait subie en une force positive pour avancer.

Ce sont des récits qui ne s’oublient pas. »

Roselène travaille au Centre d’arrivée de Fedasil. Le Centre d’arrivée se trouve dans les bâtiments du Petit-Château et il s’agit de l’unique point d’inscription où introduire une demande de protection internationale (anciennement appelée « demande d’asile ») en Belgique.