« Lorsque je suis arrivée en Belgique avec ma maman en 1996, je suis moi-même restée dans un centre d’accueil. J’avais alors 7 ans et j’y ai plutôt passé un bon moment. On nous a très bien aidées et à l’époque, je savais déjà que je travaillerais un jour avec des réfugiés.

J’ai donc eu une chance incroyable lorsque fin 2019, pas moins de 40 offres d’emploi ont été publiées sur le site du VDAB pour un centre d’accueil à Gand. J’ai tout de suite postulé pour 5 fonctions différentes. Depuis toute petite déjà, j’ai eu l’habitude d’accompagner ma maman, des amis et des connaissances dans plusieurs institutions parce que j’étais la seule qui parlait néerlandais. Au départ, je voulais travailler comme accompagnatrice pour mineurs non accompagnés, mais les shifts tôt le matin et tard le soir n’étaient pas compatibles avec un job à temps plein en tant que mère isolée de deux enfants.

Ma fonction au service logistique est très passionnante, je suis toujours occupée et je ne tiens pas en place. Beaucoup de personnes dans mon entourage pensent que je ne fais que réceptionner, distribuer et inventorier des fournitures, mais je fais bien plus que ça. Il s’agit avant tout d’un job social : je suis tous les jours en contact avec de nombreux résidents, au magasin ou au moment de changer les draps par exemple.

Le Jobclub, où nous distribuons les kits de nettoyage aux personnes qui font des services communautaires, est l’une de mes choses favorites car j’accompagne les gens pour leur expliquer leurs tâches. J’aime également faire l’intake des nouveaux résidents ; je leur fais visiter le centre et je leur montre ce que fait le service logistique ainsi que les services que nous proposons.
Et il ne s’agit là que de quelques exemples parmi la vingtaine de tâches que nous nous répartissons quotidiennement dans notre équipe de 5. Tout le monde doit aussi parfois se coltiner des corvées moins agréables, comme compter et trier la literie sale, mais je préfère vous épargner ces détails.

Lorsque j’ai commencé ici, je n’ai pas imaginé que ce serait un job si polyvalent. Je me souviens qu’au départ, je montais des meubles et trimballais des boîtes de papier toilette dans un froid glacial. Ce qui m’a toutefois le plus marquée ces deux dernières années, c’est l’apparition du coronavirus dans le centre et le confinement qui a suivi. C’était incroyable de voir à quel point toute notre équipe était forte. À cause des effectifs réduits, des collaborateurs d’autres services ont également été mobilisés pour apporter un renfort logistique, et des résidents ont même spontanément proposé leur aide. Cet esprit de solidarité est la raison pour laquelle je fais ce métier. »

Tamara Lomidze travaille au centre d’accueil Fedasil Gent depuis le tout début, où elle exerce la fonction de collaboratrice logistique. Vous souhaitez vous aussi travailler à Fedasil ?