Jonas, collaborateur de centre à Jabbeke
“En tant que collaborateur du centre Fedasil Jabbeke je suis tous les jours en contact avec une centaine de personnes de différents pays. Dans le cadre de mon ancien travail en tant que gardien de prison, je côtoyais aussi des personnes de tous horizons qui étaient souvent dans des situations difficiles. Mais ici, dans le centre d’accueil, j’ai été agréablement surpris par la gentillesse et l’état d’esprit positif des résidents. En tant que travailleurs, nous écoutons vraiment leur histoire et faisons de notre mieux pour leur offrir un accueil chaleureux.
Il n’y a pas longtemps j’étais à Ostende avec mes grands-parents où nous avons rencontré un groupe de résidents. Nous avons ensuite discuté pendant un moment et mes grands-parents étaient agréablement surpris par leur spontanéité et leur amabilité, alors qu’au départ ils étaient un peu timides et se demandaient comment ces demandeurs d’asile avaient assez d’argent pour une telle excursion. Je leur ai expliqué que tous les résidents n’étaient pas pauvres, qu’il y avait même des médecins parmi eux par exemple. Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui se trompent à ce sujet. Ils pensent immédiatement que les demandeurs d’asile viennent en Belgique uniquement pour profiter du système, alors que ce n’est pas le cas. Nos résidents ont également dû quitter leur job, leurs amis et leur famille. Il y a une histoire qui restera toujours gravée en moi : il y avait un jeune homme de 18 ans qui résidait dans notre centre qui avait dû fuir après avoir perdu toute sa famille pendant la guerre. C’est inimaginable l’impact qu’une telle situation peut avoir sur quelqu’un qui commence à peine à découvrir le monde.
Dans le centre, j’organise un programme 'start 2 run' et avec les collègues, nous essayons également de mettre en place une salle de sport, dans laquelle nous aimerions bien donner des cours de sport dans le futur. Pour moi, le sport est primordial pour ma santé mentale, j’espère que ça peut être le cas pour les résidents également, qu’ils pourront s’évader de l’agitation du centre un moment et quitter leur chambre. Cela aide tellement pour se vider la tête.”