
Depuis plusieurs mois, notre centre accueille Mustapha et Enver, un couple de Kosovars. Ils ont fui leur pays d’origine en raison de persécutions liées à leur appartenance à la communauté LGBTQIA+. Leur arrivée en Belgique est pour eux synonyme de liberté retrouvée, et ils ont eu la générosité de nous partager leur histoire.
Enver et Mustapha se sont rencontrés il y a 29 ans. Malheureusement, leur couple n’a jamais été accepté dans leur pays. À ce jour, les personnes transgenres ne peuvent toujours pas changer légalement leur genre au Kosovo. Malgré quelques avancées en matière de droits, les discriminations persistent, expliquent-ils.
Enver était technicienne de surface, tandis que Mustapha travaillait pour une compagnie téléphonique. En parallèle, ils avaient fondé un groupe de soutien pour la communauté LGBTQIA+ de leur ville. Ils ouvraient leur maison à ceux qui avaient besoin de parler, de conseils et d’un soutien. Grâce à leur engagement, ils sont devenus des figures de la résistance contre les discriminations.
Leur combat a attiré l'attention des médias locaux, et une fresque à leur effigie a été peinte dans la ville de Pristina. La fresque réalisée par Ermira Murati, connue sous le nom d’Orange Girl, met en lumière leur histoire. Elle remet en question de manière visible la marginalisation et l’effacement des minorités de genre, sexuelles et ethniques au Kosovo et ailleurs. Cet événement a exacerbé les discriminations et violences à leur encontre, les forçant à vendre leur maison et à quitter leur pays.
Aujourd’hui en Belgique, ils nourrissent l’espoir d’une vie nouvelle. Bien qu’ils ne connaissent encore personne ici, ils espèrent être acceptés et construire un avenir libre et serein. Comme le dit Enver : « J’ai quitté mon pays comme un oiseau qui s’envole de sa cage ».