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Journée mondiale des réfugiés 2020

19/06/2020
Qui sont les personnes dans les centres d'accueil en Belgique ? Rencontre avec une résidente séjournant au centre de Rixensart.

Chaque année pour la Journée mondiale des réfugiés (20 juin), nous nous penchons sur les récits de personnes en exil, forcées de quitter leur maison et leur pays en raison de la guerre, de la violence ou de la persécution.

Les personnes en exil, ce sont aussi des mères, des pères, des frères et sœurs, des jardiniers, des artistes, des personnes avec des aspirations et des peurs. Pour la Journée mondiale des réfugiés, nous avons demandé à 28 résidents de partager un morceau de leur histoire avec nous, dans le but de faire connaître les personnes se cachant derrière les chiffres.

« Avec le temps, nous avons appris à tous nous connaitre »

« Cela faisait à peine un mois que j’étais arrivée à Rixensart quand j’ai été invitée dans une activité théâtre organisée par le centre. Moi qui n’avais jamais suivi de cours artistiques, j’avais avant tout répondu à l’invitation par respect et curiosité. Nous avions une séance de deux heures tous les mercredis.

Les premiers jours, je n’étais pas particulièrement enthousiaste. Mais avant chaque séance, les bénévoles passaient dans les chambres pour nous rappeler l’activité, c’était donc difficile d’y échapper. On commençait les séances en choisissant une photo qui pouvait exprimer notre ressenti du jour. Nous étions trois femmes résidentes du centre, l’animatrice et deux jeunes stagiaires/bénévoles. Avec le temps, nous avons appris à tous nous connaitre, à oublier nos peurs.

Un jour, le thème choisi était la découverte du « kasàlà ». Art oratoire d’inspiration africaine, le kasàlà est, selon Jean Kabuta, « un poème cérémoniel, une manière élogieuse, publique et solennelle de nommer la personne. Le poète célèbre l’autre, se célèbre lui-même et célèbre l’humanité ainsi que le mystère de la vie ». Nous nous sommes toutes souvenues, malgré nos différentes origines, que même dans nos coutumes, nous avons des kasàlàs propres à notre région, ethnie et pays. Que nous sommes tous et toutes fragiles à un certain moment, qu’en exprimant nos sentiments les émotions nous surpassaient.

Ces trois mois ont été des moments plein de rires, de pleurs, d’expressions corporelles, de détente, d’échanges, d’écoute et surtout de partage. Nous arrivions avec des sentiments lourds à exprimer, et nous rentrions des séances l’esprit plus léger. Je remercie Célécia, Apolline, Juline et les bonnes amies du centre pour l’expérience partagée. »

Résidente au centre d’accueil de Rixensart.

 

Découvrez les récits d’autres résidents sur notre page "témoignages".