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Journée mondiale des réfugiés 2020

19/06/2020
Qui sont les personnes dans les centres d'accueil en Belgique ? Rencontre avec Épiphanie, originaire du Sénégal, qui séjourne à Mouscron.

Chaque année pour la Journée mondiale des réfugiés (20 juin), nous nous penchons sur les récits de personnes en exil, forcées de quitter leur maison et leur pays en raison de la guerre, de la violence ou de la persécution.

Les personnes en exil, ce sont aussi des mères, des pères, des frères et sœurs, des jardiniers, des artistes, des personnes avec des aspirations et des peurs. Pour la Journée mondiale des réfugiés, nous avons demandé à 28 résidents de partager un morceau de leur histoire avec nous, dans le but de faire connaître les personnes se cachant derrière les chiffres.

« Je mets un point d’honneur à faire passer des messages »

« Quand j’étais petite, je rêvais de devenir styliste. J’aime l’art sous toutes ses coutures. Plus tard, j’ai été prise d’amour pour la musique. J’ai eu la chance de découvrir la musique par le biais de mon papa qui détenait plusieurs CD d’artistes de renom tels que Salif Keita, Oumou Sangaré ou Angelique Kidjo. J’ai toujours voulu devenir une chanteuse. Mon papa gendarme a toujours considéré la musique comme un simple loisir. Une rencontre a pourtant changé ma vie. J’ai pu m’entretenir avec le célèbre chanteur sénégalais, Dread Maxim Amar. Il m’a dit : « Fonce, ne regarde pas derrière toi. Et la chance te sourira. » Il m’a encouragé dans ma voie et m’a offert ma première guitare.

La musique me permet d’exorciser mes pensées et de mettre des notes là où je ne peux mettre des mots. Ma guitare est devenue ma confidente. Elle m’écoute et transmet mes émotions de la manière la plus pure qui soit. J’ai eu la chance d’avoir comme enseignant monsieur Adolphe Coly qui fait partie de l’orchestre national du Sénégal. Il m’a pris sous son aile et m’a permis de m’illustrer dans des festivals bien connus en Afrique tels que Les vieilles pirogues.

À travers mes compositions, je mets un point d’honneur à faire passer des messages. Je suis très touchée par deux combats qui m’animent. Celui de la lutte contre les violences infantiles et conjugales. Et j’aspire à un monde meilleur où la discrimination (sous toutes ses formes) n’existerait plus. Avant le confinement, j’organisais des ateliers de guitare pour les jeunes résidents mélomanes. J’espère reprendre très vite pour partager ma passion et mon envie de communier avec les autres. »

Epiphanie, 25 ans, sénégalaise.

Réside au centre d'accueil de Mouscron.

 

Découvrez les récits d’autres résidents sur notre page "témoignages".