« En tant qu’assistant technique de prévention, aucune de mes journées ne ressemble à une autre. C’est à moi, entre autres, de contrôler les moyens de lutte et de prévention contre l'incendie, de planifier les formations incendie des collaborateurs ou encore de planifier des formations de premier secours. À côté, j’exerce des tâches plus polyvalentes : j’apporte une aide lors des activités organisées au centre, je suis parfois en renfort à l’accueil ou encore en mission pour assurer les déplacements des résidents. Entre les contacts avec les collègues et les résidents, je suis rarement seul.

Mon travail me permet de vivre des moments marquants, certains valant tous les salaires du monde tant ils font du bien humainement parlant. Je me souviens par exemple d’une jeune résidente qui séjournait au centre avec sa famille. Elle était arrivée désespérée à l'économat, car elle devait préparer une dictée pour l'école et que personne dans sa famille ne pouvait l’aider là-dessus. Nous lui sommes donc venus en aide et avons préparé avec elle cette dictée. Deux semaines plus tard, elle est revenue nous voir pour nous annoncer qu'elle avait obtenu 9/10 et nous remercier. Par la suite, toute la famille a été reconnue comme réfugiée et nous avons gardé contact. Elle continue désormais une belle existence en Belgique, est mariée et maman.

D’autres moments vécus au centre ont été marquants car plus tragiques. Je me rappelle un jeune mineur non accompagné d'origine malienne, Abdulkarim. C’était vraiment un bon gars, doué pour les études et intégré via le club de foot de Florennes. Malheureusement, on lui a diagnostiqué un problème cardiaque qui a fini par l’emporter. Abdukarim s'en est retourné dans son Mali natal afin d'y être inhumé. Au centre, une veillée a été organisée pour les autres jeunes et les membres du personnel, tous marqués par la perte de ce merveilleux jeune homme. »