Vluchtelingenwerk
Vluchtelingenwerk est une organisation indépendante issue de la société civile, qui aide les migrants en leur donnant des informations diverses. Le matin, Vluchtelingenwerk est devant la porte du Centre d'arrivée. Son rôle consiste à fournir des compléments d'information aux demandeurs, après le traitement des files et des entrées par nos collègues. La semaine dernière, des volontaires de Vluchtelingenwerk ont pu visiter le Centre d'arrivée pour mieux comprendre notre réalité.
Nous avons rencontré deux de ses employés.
Jessica (24 ans, Irlande) est engagée en tant que volontaire pour un an via le projet "European Solidarity Corps" (le programme envoie des jeunes de moins de 30 ans qui s'engagent à travailler dans le secteur social). Elle nous raconte son quotidien : "Le matin, je viens devant le Centre d'arrivée pour rencontrer les gens devant la porte. L'après-midi, je rédige des articles, interviewe des partenaires, migrants ou volontaires."
Geert, employée de Vluchtenlingenwerk depuis plusieurs années, nous confie : "C'est une très bonne expérience de terrain pour ces jeunes. La plupart trouvent un travail dans ce secteur par la suite."
Jessica corrobore : "J'apprends énormément. L'accueil n'est pas aussi grand et organisé dans mon pays. J'ai été impressionnée par la structure de l'accueil en Belgique. En tant que volontaire, c'était important pour nous de visiter le Centre d'arrivée et j'ai pu avoir un bon aperçu des services proposés. J'ai aussi été agréablement surprise de constater qu'il y avait des activités, des cours de langues..."
Tous les matins, un groupe de volontaires (entre 5 et 10) est présent. Geert nous dit qu'il est important de parler dans la langue des migrants: "Nous avons une équipe de 25 personnes qui nous permet de mettre en place un roulement afin d'avoir le plus de langues possibles présente. Nous voyons clairement que si nous parlons dans leur langue maternelle, nous arrivons a établir un lien de confiance directement. Les personnes peuvent nous livrer directement leurs problèmes. Il arrive aussi fréquemment que les personnes aient honte ou n'osent pas parler de ce qui leur est arrivé. C'est pour cela que la confiance est primordiale."
Leur travail reste néanmoins difficile : "Le processus de demande de protection internationale reste très complexe. Le plus pénible, c'est quand on comprend qu'on ne saura pas aider la personne. On lui donne le plus d'informations possibles sur ce qui est encore possible de faire. Mais nous connaissons les limites."
Geert nous explique : "Les personnes que l'on rencontre pour la première fois devant le Centre d'arrivée veulent parfois nous aider en retour. Ils veulent rendre à la société ce qu'ils ont reçu. Notre équipe de volontaires est ainsi composée en grande partie de personnes qui ont été ou sont encore en procédure de protection internationale. C'est magnifique qu'ils n'attendent pas la décision du CGRA avant de s’engager dans la société belge. Pour nous, c'est très positif évidemment. Nous les voyons grandir, s'intégrer, et ils deviennent nos collègues, nos amis."
Ce qui les étonne le plus, c'est la gratitude des bénéficiaires : "Même quand nous ne pouvons pas résoudre leurs problèmes, ils nous remercient. Ils apprécient qu'on ait pris le temps de les écouter et de leur expliquer la situation. Rencontrer des gens et ressentir leur énergie nous en apporte en retour. C'est ça qui nous fait revenir tous les matins, malgré les conditions climatiques difficiles en hiver. On prend vraiment conscience qu'on ne fait pas notre travail pour rien."
Ces derniers mois, c'est aussi auprès de à la population qu'ils ont trouvé du soutien : "Depuis le début de la crise de l'accueil, nous recevons de nombreux e-mails et messages sur les réseaux sociaux de la part de nombreux citoyens qui nous remercient de nos actions de soutien auprès des migrants. C'est vraiment très gratifiant. Nous recevons aussi des messages plus négatifs, mais nous nous rendons compte que ce sont souvent des gens qui manquent d'information et quand on prend la peine de leur répondre pour leur expliquer, ils changent d'avis. Informer le public fait aussi partie de nos tâches."
Depuis plusieurs années, le contact entre le Centre d'arrivée et Vluchtenlingenwerk s'est, selon Geert, intensifié : "Nous avons construit une bonne relation avec Fedasil. On se comprend et nous pouvons parler des points sensibles quand ils arrivent. Nous avons des responsabilités différentes que nous connaissons et le travail se fait donc main dans la main, nous nous comprenons."