Népal : création d'un élevage de poulets

ShivaProjet de réintégration : création d'un élevage de poulets

Partenaire de réintégration : Caritas

Prénom : Shiva

Pays d’origine : Népal

Parcours en Belgique :

Shiva a migré en Europe en 2011 pour des raisons économiques. Après un premier arrêt en Pologne, il est venu chercher un emploi en Belgique car il avait entendu qu’on y avait accès à l’emploi sans avoir de papiers. Sur son chemin, il a travaillé dans quelques magasins pour pouvoir payer son voyage. C’est ainsi qu’il est resté 2 semaines en France. Il n’y a pas demandé l’asile mais ses empreintes ont été relevées. En juillet 2011, il est arrivé en Belgique pour demander l’asile, mais son dossier a été renvoyé en France.

Pendant son séjour en Belgique, il a vécu dans la rue et a exercé des jobs qui lui ont rapporté un peu d’argent. Quand il a appris, environ un an plus tard, que sa femme avait un cancer du sein, il a décidé de revenir directement dans son pays.

Retour et réintégration

Shiva est retourné à Katmandou en juillet 2012 auprès de sa femme Amrita et de son fils Dilip âgé de 5 ans. Avant son départ, il s’est rendu à Caritas International pour discuter de son retour et mettre sur pied un projet professionnel. Il a pris la décision d’utiliser l’aide matérielle de 2.200 EUR pour créer un élevage de poulets à Katmandou. Étant donné qu’il pouvait utiliser la ferme de son père, il a consacré cette somme à l’achat des poulets. Sa femme était par ailleurs motivée à participer. Il pouvait en plus profiter des conseils de ses amis qui possédaient eux-mêmes des élevages de poulets et qui pouvaient l’aider avec les aspects techniques tels que l’électricité et le chauffage, et le mettre en garde contre les risques éventuels tels que la grippe aviaire.

Caritas Népal a échafaudé avec lui un plan détaillé par étapes pour qu’il puisse démarrer son affaire, lui a donné des conseils et l’a mis en garde contre les risques.

Le premier mois il a investi le budget de réintégration dans l’achat de nourriture et d’un millier de poulets. Par la suite, il a contacté des clients potentiels. Pour réduire les frais de main-d’œuvre, sa femme et lui ont fait tout le travail à deux. L’état de santé de sa femme s’est amélioré avec les médicaments et une opération ne s’est finalement pas révélée nécessaire.

Après trois mois, il a acheté de nouveau 1.500 poulets et les a fait vacciner contre la grippe aviaire. Avec ses premiers bénéfices, il a pu rembourser une partie des dettes qu’il avait contractées pour payer son voyage en Europe, venir en aide à ses parents, payer une partie du traitement médical de sa femme et les frais scolaires de son fils. Bien qu’une cinquantaine de poulets sont morts, Shiva a tout de même réussi a vendre les autres poulets au prix en vigueur sur le marché.

Une demie année plus tard, Shiva a élargi son élevage grâce à une construction en bambous qui lui a permis d’accueillir 2.000 nouveaux poulets. Il a également appris à vacciner les poulets lui-même.

Quelques mois plus tard, Shiva a appris que sa femme avait eu une relation extraconjugale alors qu’il était en Europe, relation qui avait continué après son retour. Le couple a alors décidé de divorcer et Amrita a exigé la garde de son fils et l’élevage. En vertu de la loi au Népal, une femme a les mêmes droits fonciers que son mari, et Shiva a donc dû racheter sa partie. Comme Shiva n’avait pas encore remboursé toutes ses dettes, il a dû hypothéquer sa maison.

Avec tous ses problèmes personnels, Shiva s’est mis à négliger son travail et à regretter d’être revenu au Népal pour sa femme. Il a pu heureusement bénéficier de l’aide de ses parents, de son frère et de sa belle-sœur, qui l’ont aidé à garder son élevage.

Malgré les difficultés qu’il a rencontrées dans sa vie personnelle, il s’est de nouveau consacré entièrement à son travail. Un an après son retour, il a fait un nouvel achat de 4.000 poulets. Les bénéfices engendrés par l’élevage augmentent régulièrement. Il projette de vendre lui-même la viande de ses poulets dès qu’il pourra trouver une place sur le marché. Il pense également à ouvrir une usine de fabrication de saucisses avec un de ses amis. Shiva est reconnaissant envers Caritas pour le soutien à la réintégration, car sans cette aide il serait encore endetté aujourd’hui. Le récit de retour de Shiva constitue un succès. Bien qu’il doive maintenant se débrouiller seul sur le plan financier et régler quelques dettes, il est à présent propriétaire d’une affaire qui génère des bénéfices.

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