Une classe (en)chantée !
Sur ton compte Twitter tu te présentes comme un « Etudiant en instit primaire à I'HEAJ I passionné de nouvelles technologies I Utilisateur schizophrénique de Linux et de Windows I Musicien amateur », qui est-tu ? Je m'appelle Anthony. Je me passionne pour la musique depuis l'âge de 9 ans. Je suis passé par 5 ans de solfège et puis, j'ai appris la guitare classique pendant 7 ans. J'ai également suivi un cours d'histoire de la musique à l'Académie de Saint-Hubert. A la maison, je me suis auto-formé sur un synthétiseur et je fais aussi un peu de batterie.Parallèlement à mes études secondaires, j'ai suivi une formation d'animateur chez « RESONANCE ASBL », une plateforme d'associations et d'organisations de jeunesse en matière d'animation, de formation et de pédagogie.Par cette asbl, j'ai obtenu un brevet d'animateur qui est reconnu par la Communauté française. Je me suis investi est je suis maintenant formateur. (Chez Resonance ASBL)J'apprécie de travailler avec les enfants. C'est donc tout naturellement que je me suis orienté vers des études d'instituteur primaire.Sur la toile on te retrouve sous le nom de Syd Filmore, peux-tu nous expliquer l'origine de cet alias ? Je ne sais pas si l'anecdote en vaut le détour (rire).En tant que grand consommateur d'internet, j'ai, un jour encodé mon nom et mon prénom sur un site générateur de noms de rockstars.Syd Filmore est le pseudonyme qui est sorti. Il m'a plu et je l'ai gardé !En effectuant quelques recherches sur internet, on voit que tu es un fan de Rammstein — un groupe de métal allemand qui est le groupe germanophone le plus vendu dans le monde.Lorsqu'on écoute tes compositions, on découvre un univers bien différent de celui de Rammstein, quelles sont tes influences musicales ?Je fais la différence entre ce que j'écoute et ce que je compose.Grâce à mon papa, j'ai été baigné dans la chanson française : Brassens, Cabrel, ...J'aime beaucoup Noir Désir et Louise Attaque.J'ai, pendant quelques années écrit des textes en anglais mais je trouve que la langue française a beaucoup plus d'impact lorsqu'on dit ce qu'on a à dire.Dans tes compositions, tu as des textes engagés. "Là où les anges tombent" parle de la crise des migrants, « Sous les bombes » a pour thème les attentats du 13 novembre, des sujets qui te touchent particulièrement ?Mon objectif n'est pas de faire la morale aux gens. Je ne veux pas qu'un jugement transparaisse dans mes textes.J'ai une sensibilité personnelle face à ces sujets.Je relève un racisme quotidien dans les réseaux sociaux et ça me touche beaucoup. Ma maman est d'origine réunionnaise et mon papa est belge. Si un jour on me demande de rentrer chez moi, j'irais où ? je ne sais pas répondre à cette question. Ces sujets d'actualité me percutent et m'inspirent simplement.Tu es actuellement stagiaire dans la section « primaire » de l'école communale de Pondrôme dans une classe qu'on appelle DASPA (Dispositif d'Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-Arrivants), ce lieu de stage est-il imposé par ton école ou est-ce un choix personnel ?C'est un choix.A la Haute Ecole, nous devons réaliser un stage « à projet». Certains étudiants partent à l'étranger, d'autres souhaitent découvrir l'enseignement spécialisé, .Depuis quelques semaines, un cours de Français/langues étrangères est dispensé. Je m'y intéresse et j'étais curieux d'aller voir ce qu'il s'y passe.Avant de débuter ce stage, j'ai effectué plusieurs heures d'observations dans la DASPA de l'école communale de Pondrôme. J'ai beaucoup apprécié le côté « Tout terrain » dont doit faire preuve le pédagogue.As-tu mis la musique à l'honneur durant ton stage ?Ca n'était pas prévu...Durant mon stage, Mickaël DEPASSE a appris qu'une de mes composition était diffusée sur BELRTL. Il s'est intéressé à ce que je faisais et m'a proposé de faire un projet avec les enfants. Pourquoi ne pas aborder l'apprentissage du français par la musique ?Très emballé par cette idée, j'ai fait écouter « le Téléfon » de Nino Ferrer aux enfants. Nous avons travaillé sur les compositions de phrases, le repérage de sons, les adjectifs, et les rimes.Nous avons transformé la classe en petit studio et nous avons procédé à l'enregistrement des voix.Les enfants se sont rendu compte de l'ampleur du projet lorsque je suis arrivé avec le micro et l'ordinateur.J'ai procédé au montage de la chanson chez moi. Certains élèves n'étaient pas dans le rythme et il a fallu trouver un arrangement en gardant toute l'authenticité des enfants. Je leur ai fait écouter le résultat final, les réactions ont été très différentes. Certains ont chanté spontanément pendant que d'autres ont préféré écouter attentivement la chanson. « Chutttt c'est nous ! ! ! »Peux-tu m'en dire plus concernant ton attrait pour les nouvelles technologies ?Depuis très jeune, je suis un touche à tout.Nous sommes en 2016 et j'ai pleinement conscience qu'il est important d'utiliser les outils qui nous entourent.Dernièrement, j'ai participé au concours « KISS YOUR TEACHER » s'étalant sur 48 heures dans lequel s'affrontent plusieurs équipes.Il s'agit d'un concours qui ambitionne de montrer une voie possible pour transformer l'école et la manière dont on y apprend : ceci dans le but de faire évoluer les pratiques pédagogiques des enseignants, mais aussi des formateurs.Mon équipe était composée de trois pédagogues, des trois développeurs Web et deux autres personnes ayant des compétences en graphisme et en codage.Nous devions créer un jeu vidéo (ou un projet transmédia) lié à l'apprentissage et à l'innovation.Animations, musique, nouvelle technologie; tu sembles être un véritable couteau suisse créatif.Et maintenant, quels sont tes projets ?Obtenir mon diplôme d'instituteur en juin 2016 et exercer ma profession.J'aimerais monter un groupe pour pouvoir partager mes compositions en acoustique. Je continue à alimenter mon espace « YouTube ». Je suis ravi que l'une de mes compositions ait été diffusée quelques secondes sur une chaîne radio. Depuis cette diffusion, les gens semblent s'intéresser à mes chansons. Il y a du passage sur mon compte YouTube et les gens « Like » mes vidéos. C’est fantastique !Je ne vais pas m’arrêter là, tout cela m’encourage à écrire encore et encore.