Loïc est éducateur Mena (mineurs étrangers non accompagnés) au sein de notre centre. Son rôle est d’encadrer les jeunes dans leur vie de tous les jours. 

« Je vais accompagner nos ados pour leurs rendez-vous, ou pour des activités. Je vais être présent pour réaliser une écoute active avec eux : leurs besoins, leurs questions pour leur procédure, les rediriger vers les services compétents. C’est ce que je préfère dans mon travail ici : le contact avec les jeunes, être présent avec eux sur leur lieu de vie. Être avec eux au quotidien ne me donne même pas l’impression de travailler, c’est tellement naturel et particulier en même temps ».

Avant de travailler pour Fedasil, Loïc était policier, ce qui a été un grand changement pour lui. 

« Ce qui me manquait dans ma vie professionnelle d’avant, c’était ce fameux contact. Nous sommes présents dans les bons et les mauvais moments, nous partageons tout, d’un moment fort à un simple repas. Nous sommes présents à chaque étape de leur vie, et c’est très épanouissant car nous avons un réel impact sur eux. J’ai déjà eu l’occasion de côtoyer des Mena quand j’étais policier, notamment pour des transferts. J’avais beaucoup d’appréhension, de stéréotypes et d’aprioris avant de venir travailler pour le centre. Mais j’ai très vite changé d’avis et ma manière de voir les choses. Je savais que j’allais travailler avec des jeunes, mais je ne pouvais pas m’empêcher de me dire : il y aura les « bons » jeunes, mais il y aura sûrement des jeunes plus compliqués. Je me suis dit que ça pourrait poser problème, mais au final absolument pas. Ce sont des gosses comme les autres, et oui certains ont des problèmes, mais au final quand on est de l’autre côté du miroir on se rend compte de la vraie réalité de terrain, de leur vécu au sein d’un centre en tant que demandeurs de protection internationale ». 

Quant à sa vision du service Mena, ainsi que du futur du service, Loïc est plus qu’optimiste : 

« Le plus challengeant est que même si beaucoup de choses sont mises en place au sein du centre, il y a un monde de possibilités, de projets à mettre en place. Nous avons des tonnes d’idées ! Nous avons mis en place une assemblée générale avec nos ados, afin qu’ils puissent exprimer leurs besoins mais également être tenus au courant des changements dans le service. Nous voudrions également mettre en place un camp cet été 2025. Nous avons des limitations, mais nous pouvons nous montrer créatifs et faire encore mieux, ce qui est très stimulant au quotidien. Lors de la première AG, nous avons instauré un moment « je remercie, je félicite » et plusieurs jeunes ont pris la parole pour me remercier personnellement. Ca m’a fait tellement plaisir et tellement de bien, on se sent reconnus dans notre travail mais également en tant que personne, car nous venons au centre en étant nous-mêmes, et c’est ce qui plaît également aux jeunes ».