Accueil

Journée mondiale des réfugiés 2020

19/06/2020
Qui sont les personnes dans les centres d'accueil en Belgique ? Rencontre avec Orlando, originaire du Salvador, qui séjourne à Liège.

Chaque année pour la Journée mondiale des réfugiés (20 juin), nous nous penchons sur les récits de personnes en exil, forcées de quitter leur maison et leur pays en raison de la guerre, de la violence ou de la persécution.

Les personnes en exil, ce sont aussi des mères, des pères, des frères et sœurs, des jardiniers, des artistes, des personnes avec des aspirations et des peurs. Pour la Journée mondiale des réfugiés, nous avons demandé à 28 résidents de partager un morceau de leur histoire avec nous, dans le but de faire connaître les personnes se cachant derrière les chiffres.

« Prendre une photo, c’est un moment à part »

« Cela fait 5 ans que je fais des photos, du moins avec mon propre appareil. En réalité, c’est une passion qui est née il y bien plus longtemps que ça. C’est une histoire que j’aime raconter… J’ai commencé avec l’appareil de mon père, je lui piquais tout le temps. C’était un appareil à pellicules, à 36 pellicules exactement. Mon père prenait une dizaine de photos et je me chargeais du reste. Et ça créait des problèmes entre nous (rires). Parfois, on se disputait lorsqu’il allait développer les photos. Il ramenait de belles photos en me disant « regarde la photo que j’ai prise » et je lui répondais « non, cette photo c’est moi qui l’ai faite » ! Maintenant avec le digital, c’est différent.

À l’université, j’ai entamé des études de journalisme qui m’ont permis d’améliorer ma technique. Je n’ai pas pu terminer mes études, je n’ai fait que 3 ans seulement. Mais j’ai appris énormément. Tout le monde me connaît comme ‘le photographe’ dans mon entourage. Au Salvador, quand on allait à la plage le week-end, mes amis me disaient toujours : « Ramène-toi ! Mais prends ton appareil ! »

Ce que j’aime prendre en photo ici, ce sont les couchers de soleil. Normalement au Salvador, le soleil s’en va à 18 ou 19h au plus tard. Alors qu’ici en été, il y a toujours du soleil à 10h du soir, et j’adore voir le soleil partir aussi tard. Prendre une photo, c’est un moment à part. Comme la musique, c’est une échappatoire. Je fais parfois les deux en même temps. Je prends des photos en écoutant de la musique, et je m’envole un court instant…

Pour moi la photo, c’est observer et capturer le bon moment. C’est comme pour le surf, il faut attendre la bonne vague. Tu attends le bon moment. Tu dois sentir que quelque chose va se passer. Dans une manifestation, j’aime regarder autour de moi et essayer de capturer l’instant où quelqu’un va lever la main au ciel, se mettre à crier, ou brandir une pancarte. C’est ça la photo pour moi, sentir et capturer des moments au naturel. »

Orlando, salvadorien.

Réside au centre d'accueil de Liège.

 

Découvrez les récits d’autres résidents sur notre page "témoignages".