Depuis 2013, la Belgique a déjà réinstallé plus de 4.500 réfugiés vulnérables qui ont droit à la protection dans notre pays. Il s’agit principalement de Syriens réinstallés de Turquie et du Liban.

Ce jeudi 5 octobre, Fedasil a invité tous les acteurs à Bruxelles pour revenir ensemble sur ces 10 dernières années. Les personnes présentes à l’événement ont souligné l’importance du programme, tant au niveau national qu’international.

Peter Robberecht, chef de cabinet de la Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Nicole de Moor, a pris la parole : "Dans le contexte actuel de l’asile et de la migration en Belgique, la réinstallation des réfugiés n’est peut-être pas si évidente pour certaines personnes extérieures. En effet, les défis sont considérables aujourd’hui. En raison du nombre élevé de demandeurs d’asile, nous ne parvenons pas à leur offrir tous une place d’accueil, et ce malgré la création de nouvelles places. Néanmoins, nous continuons de nous investir dans ce projet et nous essayons d’être un moteur dans le programme de réinstallation européen. La réinstallation offre aux réfugiés un moyen sur et légal de venir en Europe. Elle peut offrir une alternative aux réseaux de trafic d’êtres humains."

Partenaires de réinstallation : un point de vue du terrain

Fedasil gère le programme belge de réinstallation avec le CGRA, en collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux comme le HCR, l’OIM, le SPF Affaires étrangères, l’OE, Caritas International… Ces derniers remplissent un rôle essentiel à des moments clés de la procédure de réinstallation.

• Le HCR identifie les réfugiés vulnérables – comme les femmes en situation de risque ou les réfugiés avec des besoins médicaux – qui sont éligibles pour la réinstallation.

« Le paysage actuel de la réinstallation est marqué par un écart croissant entre les besoins en réinstallation et les places disponibles. En moyenne, moins de 1 % de la population réfugiée dans le monde bénéficie de la réinstallation. Il est essentiel que ces réfugiés qui en ont le plus besoin puissent bénéficier du nombre limité d’opportunités. »

• Le CGRA mène, dans le premier pays d’asile ou en ligne, des entretiens avec les réfugiés en vue des futures sélections, et conseille également la Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration.

« La mission du CGRA est d’octroyer un statut de protection aux réfugiés qui craignent des persécutions, des conflits ou des violences. La réinstallation s’inscrit dans le cadre de cette mission centrale car elle offre aux réfugiés vulnérables la possibilité de venir de manière sûre et légale en Belgique, où le CGRA leur offre une protection durable sous forme d’un statut de réfugié. »

• Fedasil réalise un screening médical et social avant le départ et donne également des sessions d’orientation culturelle belge aux réfugiés réinstallés : « BELCO » avant le départ, « BELCO+ » après l’arrivée dans les différents modalités d’accueil.

« Aujourd’hui, la réinstallation n’est plus uniquement un programme humanitaire pour les réfugiés réinstallés ; il s’agit aussi d’un instrument stratégique pour gérer la migration. Inutile de vous convaincre que la nécessité de routes légales et sûres ne cesse de croître. » (Fanny François, directrice générale a.i.)

• L'OIM réserve les vols, réalise les derniers examens médicaux et accompagne les réfugiés de leur départ à leur arrivée en Belgique.

« La réinstallation est cruciale pour offrir aux personnes déplacées et en danger extrême une solution sûre et durable qui leur permette de reconstruire leur vie dans un endroit sûr et stable, tout en servant d’outil de protection solide et de solution durable pour les personnes dans le besoin. »

• Caritas International gère le programme « peer2peer » pour les réfugiés réinstallés qui viennent d’être réinstallés en Belgique ; il s’agit également de l’organisation partenaire au sein du programme de Community Sponsorship.

« La réinstallation offre aux personnes exilées les plus vulnérables une alternative sûre en vue d’un avenir humain et durable. »

La réinstallation (ou resettlement) est un programme international chapeauté par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui implique la sélection et le transfert de réfugiés d’un État dans lequel ils ont cherché une protection vers un autre État qui accepte de les accueillir comme réfugiés.

Le gouvernement belge établit un quota annuel du nombre de réfugiés à réinstaller, un engagement qui s’inscrit dans le cadre plus large du programme de réinstallation européen. Plus d’info sur www.reinstallation.be