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Journée des droits des femmes

08/03/2021
A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, nous mettons trois résidentes à l'honneur.

Portrait de Maryam

Mariam a été infirmière hospitalière durant de nombreuses années.

Elle a également travaillé en tant que sage-femme.

Cette iranienne a assuré le suivi médical de centaines de mamans durant 15 ans. « Je n’ai pas compté le nombre de bébés nés durant mon service mais j’ai assisté à la naissance de 10 paires de jumeaux durant ma carrière ! »

Si Mariam parle de son parcours professionnel avec beaucoup de nostalgie. Son pays ne lui manque pas en tout point.

«En Iran, les femmes n’ont pas le droit de choisir qui elles veulent être ».

A cela, Mariam fait allusions aux lois iraniennes qui bafouent les droits des femmes depuis plusieurs décennies.

Aujourd'hui, les Iraniennes ne peuvent rien faire sans l'autorisation d'un homme de leur famille, sont légalement considérées comme inférieures aux individus de la gent masculine.

« En Iran, on ne décide pas si on veut porter le voile ou non. C’est une obligation. Gare à celles qui laissent dépasser quelques mèches de cheveux !».

Mariam vit dans notre centre avec sa famille depuis 2 ans et demi.

Lorsque le premier confinement a eu lieu en mars 2020, la résidente a été particulièrement sensible aux problèmes que rencontrait la Belgique pour se procurer des masques afin de protéger la population.

Elle s’est mise à confectionner des centaines de masques et de blouses de protection à destination de nos bénéficiaires, du personnel du centre mais aussi pour les maisons de soins et les maisons de repos de la région.

Maryam a appris à coudre grâce à sa maman, couturière. « Mes premières créations étaient destinées à ma fille qui allait naître. Je n’aurais jamais pensé devoir confectionner autant de masques à cause d’une crise sanitaire. Mais cela me tenait à cœur de soutenir le personnel soignant»

Portrait de Mathilde

Mathilde est congolaise. Elle séjourne dans notre centre depuis 1 an et demi avec ses deux enfants.

Cette jeune femme dynamique nous explique avoir eu la chance de pouvoir fréquenter l’école jusqu’à sa majorité. Bonne élève, elle n’a pas pu intégrer l’université fautes de moyens financiers suffisants.

Mathilde a rapidement trouvé un travail dans le secteur bancaire « Même si en République Démocratique du Congo, les femmes ont la possibilité de travailler, elles ne peuvent prétendre à certains postes haut placés ». Mais cela ne s’arrête pas là, Mathilde explique « Dans les milieux professionnels, à compétence égale, la femme est soumise à des pressions supplémentaires ».

De retour à la maison, Mathilde doit faire face à cette même pression.

« Mon mari me répétait sans cesse : « Tu es orgueilleuse de ne pas vouloir rester à la maison, « tu n’as pas besoin de travailler ! ». Il me faisait du chantage, il brûlait même mes vêtements pour ne pas que je me rende au travail le lendemain ».

Pour Mathilde, l’autonomie de la femme est un vrai cheval de bataille « Ma mère a toujours dépendu d’un homme. C’est ancré, c’est comme ça au Congo. Moi, je voulais tout sauf être dépendante de quelqu’un ! ».

Même en Belgique, Mathilde reste déterminée et fidèle à ses convictions. Son objectif ? Etre autonome ! Ce qui implique de trouver un travail rapidement. Très active dans sa recherche d’emploi, elle épluche les offres de la région.

Portrait d'Aminata
 

Si la Mauritanie est souvent décrite comme un pays de l’Afrique de l’Ouest où les femmes jouissent d’une certaine liberté, Aminata souhaite remettre les pendules à l’heure sur ce sujet.

« Certaines pratiques culturelles doivent être abandonnées au plus vite ».

Aminata, notre résidente et maman de deux filles de 6 et 12 ans, nous parle sans détour du gavage des filles. Une pratique largement répandue dans son pays.

« Là-bas, les hommes sont attirés par les femmes rondes. De ce fait, on impose aux adolescentes d’avaler quotidiennement des milliers de calories afin de grossir rapidement pour ainsi ressembler à une femme mature. Les jeunes filles (parfois très jeunes) sont nourries de force dans le seul but de les rendre désirables.

Si elles ne mangent pas tout ce qu’on leur donne, elles sont punies (physiquement). « La pression sociale est telle qu’elles ne peuvent pas vraiment refuser ».

Aminata précise « Après cela, le calvaire n’est pas fini ! Les filles devront se marier avec un homme qui leur sera imposé. On autorise les hommes à épouser jusqu’à quatre femmes ! »

Là, encore les jeunes filles devront faire face à une pratique répandue : la polygamie !