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« Il est important de dépasser les préjugés que l'on peut avoir »

11/05/2020
En cette période un peu spéciale, nous avons souhaité vous montrer à travers des interviews le visage des femmes et des hommes qui travaillent au sein du Refuge. Avec plus de cent collaborateurs, certains d’entre eux se sont prêtés à l’exercice et se livreront à vous. Rencontre avec Marvin.

Peux-tu te présenter et nous indiquer quelle fonction occupes-tu au sein du centre d’accueil ?

Je m'appelle Marvin, j'ai 24 ans et je fais partie de l'équipe animation. Mon travail consiste à mettre en place des activités diverses pour les résidents. Cela peut aller de l'organisation d'activités pour les jeunes et enfants à une aide pour la rédaction de C.V's  ou à la création d'activités avec des partenaires externes au centre.

De manière générale, mon travail contribue à améliorer la qualité de vie des résidents, et à développer de nouvelles compétences et ou de nouveaux savoirs.

 

Depuis quand travailles-tu chez Fedasil ?

J'ai commencé à travailler au Refuge depuis  le 24 octobre 2019. Cela fait donc un peu plus de six mois.

 

Qu’est-ce qui t’a amené à t’orienter vers le secteur de l’accueil des demandeurs de protection internationale ?

J'ai obtenu mon bachelier en communication (option animation socioculturelle) il y a deux ans. A l’issue de mon cursus, je souhaitais voyager avant de commencer à travailler. Je suis donc parti à l'étranger afin d'effectuer un service volontaire européen, en Norvège.

Je travaillais dans divers secteurs sociaux (écoles, jardin d'enfants, maison de repos). Cela m’a permis de côtoyer différentes personnes de toutes cultures. J'ai notamment travaillé en partenariat avec la Croix-Rouge l'été dernier en tant qu'animateur de camp de vacances pour des familles issues de l'immigration. Cela m'a beaucoup plu. J’avais donc déjà une envie de travailler avec ce type de bénéficiaires pour mes futures expériences professionnelles. À mon retour, j'ai vu l'annonce sur le site de Fedasil, et m’y voilà six mois plus tard.

 

As-tu un moment vécu au Refuge que tu souhaiterais nous partager ?

J'ai beaucoup de bons souvenirs vécus. De petites attentions venant des familles et de leurs enfants, des sourires et petits cadeaux.  Mon bureau est d'ailleurs rempli de dessins et coloriages offerts par les enfants.

Ce que j'aime par-dessus tout, c'est de voir les progrès linguistiques effectués par les résidents. Bon nombre d'entre eux ne parlaient pas du tout le français en arrivant. Mais lorsque je vois que quelques mois plus tard ceux-ci arrivent à se faire comprendre et à communiquer, cela me fait dire que nous faisons bien notre travail.

Un souvenir restera longtemps gravé dans ma mémoire. Un soir où je suis resté tard au centre pour résoudre un problème, un jeune est venu me voir avec une part de gâteau, et me l'a offert pour l'anniversaire de sa petite sœur. En soi, ce n'est pas grand chose mais juste le fait que sa famille ait pensé à moi pour cette occasion m'a beaucoup touché.

 

En cette période de crise sanitaire, comment ton équipe travaille quotidiennement ?

En cette période de crise sanitaire, nous avons adapté nos horaires pour aider les autres services à assumer le travail supplémentaire. Nous supervisons les entrées et sorties, aidons à la distribution des repas, au magasin etc.

Nous prenons le temps pour aider les enfants à faire leurs devoirs et en leur fournissant de quoi s'occuper pendant le confinement. C'est une méthode de travail différente de ce que j'ai connu jusqu'à présent. Je sens que cette situation a soudé le personnel autour d’un objectif commun : offrir le meilleur cadre de vie possible à ces personnes qui n'ont pas eu un parcours facile. Je n’en tire que du positif et me dis qu'au final, lorsque tout cela sera fini, nous aurons surmonté cette crise tous ensemble.

 

Un dernier mot ?

Je pense qu'il est important dans la vie de dépasser les préjugés que l'on peut avoir.  Malgré des cultures, langues et religions différentes, nous sommes tous humains. Si tout le monde gardait cette idée là en tête, le monde ne pourrait qu’être meilleur.