Ce vendredi 6 février, c'est la journée mondiale de lutte contre l'EXCISION
Aucun bienfait pour la santé, seulement des dangersLes mutilations sexuelles féminines ne présentent aucun avantage pour la santé et sont préjudiciables à bien des égards aux jeunes filles et aux femmes. Elles comportent l’ablation de tissus génitaux normaux et sains ou endommagent ces tissus et entravent le fonctionnement naturel de l’organisme féminin.Les complications immédiates peuvent être douleur violente, choc, hémorragie, tétanos ou septicémie (infection bactérienne), rétention d'urine, ulcération génitale et lésion des tissus génitaux adjacents.Les conséquences à long terme sont notamment : infections récidivantes de la vessie et des voies urinaires, kystes, stérilité, risque accru de complications lors de l'accouchement et de décès des nouveau-nés, nécessité de pratiquer ultérieurement de nouvelles opérations chirurgicales.Quelle population est exposée?Les mutilations sexuelles sont pour la plupart pratiquées sur des jeunes filles entre l'enfance et l'âge de 15 ans et à l'occasion sur des femmes adultes. En Afrique, elles menacent environ trois millions de jeunes filles par an.Environ 140 millions de jeunes filles et de femmes dans le monde vivent actuellement avec les séquelles de ces mutilations sexuelles.Bien qu’une baisse de la pratique de l’excision ait été constatée, l’excision demeure un problème de santé publique et une violation massive des droits des femmes et des filles. Cette pratique est la plus commune dans l'ouest, l'est et le nord-est de l'Afrique, dans certains pays d'Asie et au Moyen-orient, ainsi que dans certaines communautés d'immigrants en Amérique du Nord et en Europe.Facteurs culturels, religieux et sociauxLes mutilations sexuelles féminines sont le produit de divers facteurs culturels, religieux et sociaux au sein des familles et des communautés. Elles sont :souvent considérées comme faisant partie de la nécessaire éducation d'une jeune fille et de sa préparation à l'âge adulte et au mariage.souvent motivées par des croyances relatives à ce qui est considéré comme un comportement sexuel approprié, c’est-à-dire que ces pratiques ont à voir avec la virginité prénuptiale et la fidélité conjugale. Selon les croyances de nombreuses communautés, les mutilations sexuelles réduiraient la libido féminine, ce qui aiderait les femmes à résister aux actes sexuels « illicites ». Lorsqu'une ouverture vaginale est obstruée ou rétrécie, la crainte de douleurs en cas de réouverture, et la peur que cette réouverture soit découverte, sont censées décourager les femmes d’avoir des relations sexuelles « illicites ».associées à des idéaux culturels de féminité et de modestie, selon lesquels les jeunes filles sont « propres » et « belles » après l'ablation de parties de leur anatomie considérées comme « masculines » ou « malpropres ».Là où les mutilations sexuelles relèvent d'une convention sociale, la pression sociale qui incite à se conformer à ce que font ou ont fait les autres constitue une forte motivation pour perpétuer cette pratique.Bien qu'aucun texte religieux ne prescrive cette intervention, les praticiens pensent souvent qu'elle a un fondement religieux. Les autorités religieuses adoptent des positions variables à l'égard des mutilations sexuelles féminines : certaines les préconisent, d'autres les considèrent comme étrangères à la religion et d'autres encore contribuent à leur élimination.Les structures locales du pouvoir et de l'autorité, tels que les dirigeants communautaires, les chefs religieux, les circonciseurs et même certains agents de santé peuvent contribuer à conforter cette pratique.Dans la plupart des sociétés, les mutilations sexuelles féminines sont considérées comme une tradition culturelle, argument souvent avancé pour les perpétuer. Dans certaines sociétés l'adoption récente de cette pratique s'explique par la volonté de copier les traditions de groupes voisins. On trouve parfois à son origine un mouvement de recrudescence religieuse ou traditionnelle.Les mutilations sexuelles féminines sont pratiquées par des groupes nouveaux lorsqu'ils arrivent dans des zones où la population locale les pratiquent.