Le quotidien du service médical du Centre d’arrivée
Pouvez-vous présenter le service en quelques mots ?
Le service médical du Centre d’arrivée (Petit-Château) est composé d’une équipe de dix infirmiers, dont deux sage-femmes, quatre médecins, trois assistants administratifs et quatre psychologues.
Notre mission est très variée. D’abord, nous organisons des rendez-vous de suivi pour les résidents qui ont signalé un problème de santé aux collègues du Dispatching le jour de leur arrivée. Ils reçoivent un rendez-vous chez nous le lendemain. Il s’agit d’une consultation de 40 minutes avec une infirmière. L'objectif principal est de connaître leur profil et de reconstituer leur historique médical, que ce soit dans le pays d'origine, sur le trajet migratoire ou en Belgique.
Suite à la crise de l’accueil, certains résidents étaient déjà en Belgique depuis quelques mois avant d’intégrer le réseau d’accueil et ont commencé un suivi ailleurs. Nous collectons toutes leurs informations médicales et les intégrons dans leur dossier pour un suivi après leur transfert dans un centre de deuxième phase, où ils resteront pendant le traitement de leur demande de protection internationale.
Nous assurons également le suivi des prises de médicaments, en fournissant des ordonnances simples ou en préparant des piluliers hebdomadaires pour ceux qui en ont besoin.
En parallèle, nous proposons un service de consultation libre sans rendez-vous, ouvert le matin et l’après-midi, pour les résidents ayant besoin de suivis soins réguliers ou souffrant de maladies courantes telles que rhumes ou maux de tête. Cette flexibilité nous permet de répondre aux besoins variés de nos résidents.
Quels sont les problèmes de santé les plus courants dans le Centre d’arrivée ?
Les cas sont très variés. Nous avons actuellement plus de 50 femmes enceintes, dont le suivi est assuré par nos sage-femmes. Les pathologies chroniques comme le diabète, l’hypertension et les problèmes rénaux sont fréquentes. Nous rencontrons aussi des cas de cancer avancé et de nombreux problèmes orthopédiques liés à des violences ou des traumatismes de guerre. Enfin, nous assurons le suivi psychologique et psychiatrique des résidents dans le besoin.
Quels sont les défis spécifiques que vous rencontrez par rapport à notre public ?
Nous faisons régulièrement face à des pathologies très avancées et devons souvent jouer les détectives pour réunir les informations médicales des résidents, parfois depuis la Grèce ou leur pays d’origine. Ce travail de coordination et de suivi représente un défi quotidien.
Qu’est-ce qui vous motive à travailler dans le service médical du Centre d’arrivée ?
La diversité des situations et des personnes rencontrées. Nous travaillons avec des nouveau-nés comme avec des personnes âgées, venant de divers pays et parlant différentes langues. Cette diversité et la possibilité de faire une réelle différence pour nos résidents rendent notre travail très valorisant.
Quelles sont, selon vous, les qualités ou les compétences essentielles pour travailler dans le service médical du Centre d’arrivée ?
Il faut aimer le chaos structuré, car nous traitons un nombre énorme de personnes, souvent en état de stress. La multiculturalité est un aspect important, nécessitant une collaboration constante avec des interprètes. Il est aussi crucial d’être polyvalent et adaptable, étant donné la variété des situations et des pathologies rencontrées.
Comment voyez-vous l’avenir au Centre d’arrivée ?
Nous devons constamment nous adapter aux nouvelles situations, comme la durée plus longue des séjours au centre. Par exemple, pour les femmes enceintes, nous avons mis en place des collectes de vêtements pour bébés et préparons des petits colis pour les nouvelles mamans. Nous devons toujours être prêts à rebondir et à nous adapter aux changements du réseau d’accueil.
Avez-vous une petite anecdote à nous partager ?
Nous en avons une qui illustre nos défis quotidiens : un résident devait utiliser un inhalateur pour traiter son asthme. Malheureusement, il a mal compris l'instruction et a saupoudré la poudre de l’inhalateur sur ses tartines. Depuis, nous montrons toujours comment administrer les médicaments pour éviter les malentendus !
Merci beaucoup au service médical d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !