Accueil

Kawzin Diallo Officiel, la voix engagée

10/06/2024
Dans cette interview, Kawzin Diallo nous présente sa passion, sa musique, qui est également ce qui l’a amené à devoir demander l’asile en Belgique.

Peux-tu te présenter en quelques mots ? 

Je suis Ousman Diallo à l’état civil, mon nom d’artiste est Ousman Diallo Kawzin. Je suis de nationalité guinéenne. Je suis artiste-chanteur-auteur-compositeur. 

  

Qu’est-ce qui t’a amené à faire de la musique ? 

La musique, pour moi, c’est une passion. En Afrique, il y a des familles de chanteurs que l’on appelle les Griots. Pour nous, faire de la musique est héréditaire et il y a des familles qui ne font pas de musique du tout. Par exemple, ma famille est islamisée, nous sommes des enseignants du Coran. Donc j’ai été la première personne à défier ma famille pour faire de la musique par passion parce que c’est mon amour. Et ça m’a causé beaucoup de difficultés. 

  

Est-ce que tu avais une grande notoriété en Guinée ?  

Bien sûr, mes musiques passent partout à la télévision, je suis écouté dans les boîtes de nuits, je fais des concerts. Je ne veux pas me vanter, mais quand vous verrez, vous comprendrez.  

  

Qu’est-ce que tu veux transmettre à travers tes chansons ?  

Je suis quelqu’un qui est trop amoureux dans sa tête, et la passion, c’est de l’amour aussi. Dans ma musique, je dis des mots d’amour, j’essaie de transmettre, d’ignorer les inégalités. Je fais la promotion féminine, je dénonce l’excision et les viols qui ont lieu trop souvent chez nous en Guinée contre les femmes. 

Je dénonce aussi les problèmes du gouvernement. Un problème que j’ai dénoncé m’a amené à demander l’asile ici.  

  

Comment était perçue ta musique en Guinée ? Est-ce que cela a pu te mettre en danger ? 

Avant, je ne faisais que de la musique d’amour : je donnais des conseils aux couples, je donnais des conseils pour éduquer les enfants, pour mettre fin aux viols, et tout ça.  

Mais dernièrement, il y a eu beaucoup de présidents qui se sont succédés chez nous, par la voie illégale, par des putschs. Donc il a fallu que je me mêle de ça, parce que la population attend toujours que leurs paroliers interviennent.  

Donc je me suis engagé, j’ai créé un groupe que l’on appelle les “Reculpas”, Relève de la Culture Pastorale. C’est une association très jeune d’artistes, chanteurs, cinéastes, peintres, que j’ai mise en place avec des jeunes artistes. On s’est mis à critiquer ce système, et c’est le problème qui m’a amené à demander l’asile en Belgique.  

  

Est-ce que tu souhaites continuer ta carrière ici en Belgique ?   

Oui, aujourd’hui je ne veux qu’aller de l’avant et donner de la valeur à la musique de ma communauté. Déjà, c’est une musique qui prend une grande place en Afrique, mais ici non. Il faudra essayer de la métisser, de suivre ce qui se fait ici, pour essayer de la vendre. Mes fans attendent beaucoup de ça.   

  

As-tu une plateforme sur laquelle nous pourrions écouter tes chansons ? 

Bien sûr, vous pouvez me retrouver sur Facebook @Kawzin Diallo Music, ou sur Youtube et les plateformes : Kawzin Diallo Officiel.  

 

Merci !