« Le rendez-vous était donné au palais 8 du Heysel, à Bruxelles, pour organiser le parcours des Ukrainiens arrivés en Belgique. Une fois sur place, on se rend compte que le palais 8 est divisé en trois salles d’attente : celle de l’Office des Etrangers, chargé d’enregistrer officiellement les Ukrainiens ; celle du screening, où l’on dresse le profil familial et médical des arrivants ; et celle du départ vers la future résidence.

Nos tâches, à Fedasil, sont réparties sur trois étapes. En premier lieu, nous faisons le ‘screening’, c’est-à-dire l’analyse des besoins spécifiques des Ukrainiens qui n’ont pas de point de chute en Belgique. Ensuite, vient l’étape du ‘matching’, qui consiste à trouver des logements en suivant au mieux les recommandations du screening. Enfin, nous nous chargeons de l’organisation du transport de ces personnes vers leur futur point de résidence.

Lors de notre week-end au Heysel, 2.500 Ukrainiens se sont présentés, parmi lesquels 300 ont eu besoin de notre aide pour trouver un hébergement. »

Un travail humain avant tout

« C’est avec des convictions différentes mais l’envie de bien faire que nous nous sommes rendus au Heysel. Au départ, nous avions deux listes sur lesquelles travailler : la liste des personnes pour qui nous devions trouver une place et une liste de places disponibles. Seuls face aux écrans, la tâche nous semblait ardue. Nous sommes donc allés mettre des visages sur les noms couchés sur l’écran.

Il y avait de nombreuses personnes : des couples, des femmes seules ou avec enfants, des fratries, des familles nombreuses… La fatigue du voyage et l’inquiétude de l’avenir se lisaient clairement sur leur visage. Ce qui n’était alors que des lignes sur un tableau est devenu bien réel, et il a été plus simple de s’investir pleinement dans notre tâche et de comprendre leurs besoins. »