Qu’est ce qui t’a motivée à devenir City Guide ? 

Depuis de nombreuses années, la question de la migration m'interpelle, comme s’il fallait que je m’y confronte d’une manière ou d’une autre pour en comprendre les enjeux réels. Mais, face à la complexité de l’asile en Belgique, je n’ai jamais osé aller plus loin. C’est suite à une saturation professionnelle totale que la question du sens et de l’urgence s’est posée : il était temps de me rapprocher de la réalité des demandeurs d’asile, de donner de mon temps et de ma personne dans ce contexte où l’urgence est concrète et palpable. Lors de mes premiers contacts avec Fedasil, je comptais simplement me proposer en tant que bénévole « classique » : être là quand il faut et où il faut pour apporter de l’aide, quelque soit les domaines d’action. C’est ensuite que l’on m’a proposé de devenir City Guide…

Qu’est-ce que tu penses que ça apporte à nos résidents ? 

Il me semble que le premier bénéfice de ces sorties organisées est la décompression : s’éloigner, ne fut-ce que quelques instants, des angoisses, oppressions et incertitudes quotidiennes. Il m’est arrivé plusieurs fois de venir chercher des résidents qui semblaient fatigués ou abattus et de les découvrir avec un sourire rayonnant quelques heures plus tard, après avoir « changé d’air » le temps des activités. Aussi, comme la plupart des résidents viennent à peine d’arriver en centre d’arrivée et sont en petits groupes lors des sorties, ils se rencontrent mutuellement et établissent des liens qu’ils pourront continuer de tisser à l’issue de la promenade.

Pourquoi c’est important pour nos résidents de découvrir Bruxelles ?

De façon générale, je pense que la découverte et la compréhension progressive de la ville permet aux résidents de s’intégrer positivement, ce qui est essentiel pour leur bien-être et la cohésion. Lors des circuits organisés, ils ont la possibilité de me poser des questions sur la ville, les habitudes, habitants, coutumes, ou même certains aspects plus pratiques. Au lieu d’avoir une vision globale et parfois pétrifiante d’une nouvelle ville, ils l’appréhendent progressivement et dans un cadre bienveillant. J’ai également constaté que certains résidents n’avaient encore jamais osé/voulu aller au-delà des rues adjacentes au centre d’arrivée, le fait de découvrir davantage Bruxelles leur permet de se sentir moins perdus et isolés.

Qu’est-ce que ça t'apporte personnellement ? 

Lors de ces sorties, j’ai le sentiment de retrouver une partie de moi que j’avais perdue à force de diverses expériences : c’est comme un retour à l’humain, à l’essentiel, au sincère don de soi.

J’apprends également énormément des échanges avec les résidents, qu’ils soient intimistes ou généraux. Ce sont des récits de vie à part, qui méritent tellement d’être entendus, valorisés et partagés. En tant que photographe de profession, je voudrais capturer chaque regard et les histoires qu’ils contiennent. C’est très inspirant. Difficile et beau à la fois.

Quelles ont été tes surprises en devenant City Guide ? 

La première ? A quel point la diversité culturelle et sociale est riche et enrichissante !

La deuxième ? Que la Belgique (et Bruxelles!) n’est pas si petite et méconnue que ça…

Pour l’anecdote, lors de mon premier « City Guide », je comptais commencer par les « classiques » Bruxellois en faisant découvrir l’éternel Manneken Pis, l’Atomium, la Grand-Place, etc, avec même un peu d’histoire à l’appui. Sauf que, contrairement aux idées reçues sur la petitesse de notre pays, tous les résidents qui participaient à la balade, venant pourtant de pays très éloignés, connaissaient déjà ces différents lieux et avaient vu des images à la télévision ! 

Merci Lorraine ! 

Les bénévoles comme Lorraine sont une aide indispensable, ils contribuent à l’organisation d’activités à destination des résidents, les soutiennent pour faire leurs premiers pas dans la société, ou sont parfois simplement là pour leur prêter une oreille attentive. Les bénévoles remplissent également une importante fonction de passerelle entre les centres d'accueil et le monde extérieur, et ce dans les deux sens. Pour les résidents des centres, ils constituent souvent un premier point de contact avec le quartier et la population locale. 

Si vous avez du temps, et l’envie d’aider concrètement, venez vous aussi faire découvrir notre belle capitale à nos résidents. Et si la marche n’est pas votre point fort, au centre d’arrivée, nous sommes toujours en recherche active de différents bénévoles : cours de langues, animations, cours de vélo, activités sportives … Nous sommes toujours ouverts aux idées ou aux talents des personnes intéressées ! 

N’hésitez pas à nous contacter : centredarrivee@fedasil.be