Ernesto : « Je suis dans le centre depuis un mois et quatre jours. C'est difficile pour moi, mais j'ai déjà rencontré pas mal de personnes et nous faisons du sport ou jouons à des jeux ensemble.

Ici, au centre, j'ai déjà tricoté un ours zombie. Lorsque mon chat est mort en juillet, après sept ans passés ensemble, j'avais besoin de quelque chose pour passer le temps. J'ai commencé à crocheter comme un fou et mes poupées ont attiré plus de dix mille adeptes sur ma chaîne TikTok.

Au centre, mon hobby m'aide à me changer les idées. Dans mon pays, je craignais pour ma vie à cause de ma sexualité. Ils m'en voulaient. En Colombie, j'avais ma propre entreprise et maintenant ma famille me manque, cependant être en sécurité est la chose la plus importante pour moi. À Anvers, j'ai vu un homme portant une robe et personne n'a été surpris. Je pense que c'est génial. Ici, je veux colorer ma barbe. Dans mon pays, j'ai reçu des menaces de mort pour ça.

Mon expérience ici m'a secoué. J'ai dormi dans la rue pendant un certain temps et j'ai rencontré des personnes avec lesquelles je n'aurais jamais été en contact autrement. J'ai partagé un repas avec des gens venus d'Irak. Je me suis rendu compte que chacun est ici pour une raison différente, mais qu'on veut finalement la même chose : vivre une vie ordinaire.

Mon rêve pour l’avenir, si je peux y croire, est de devenir professeur et de transmettre ma passion pour l'art aux enfants. »