Au Refuge, on tente à notre petite échelle de réduire ces inégalités structurelles en mettant en place toute une série de projets transversaux qui tentent de répondre aux différents problèmes rencontrés :

• Une équipe pluridisciplinaire de référents et référentes : les services social, médical et médiation agissent en symbiose selon leurs domaines de compétences. Dans certains cas, ils sont même amenés à travailler avec des entités extérieures pour assurer leur meilleur accompagnement possible.
• Grande Enquête : afin de pouvoir établir des critères clairs et des réponses adaptées, plusieurs services se sont lancés dans une grande enquête (nov. 2020) sur le sentiment de sécurité et de bien-être des femmes résidant au centre. Près de 60 femmes de 25 nationalités différents – et 8 travailleuses – sont alors interrogées sur leurs difficultés quotidiennes, sur leurs craintes et les propositions qu’elles pourraient soumettre à la direction dans le but d’améliorer leurs conditions de vie au sein du Centre.
• Espace-Femmes : (en stand-by pour le moment) est un lieu créé spécifiquement et uniquement pour les femmes du centre afin qu’elles puissent s’y rencontrer, s’y reposer ou simplement se sentir en paix et en sécurité quand elles le souhaitent. Pour rendre le lieu le plus vivant – et connu de toutes – mais surtout pour créer du lien entre les résidentes, deux à trois activités - animées par plusieurs services du Centre - hebdomadaires y sont proposées.
• Les Groupes de Parole : ont pour but de libérer la parole et de créer un sentiment d’appartenance – sororité – et de reconnaissance afin de prendre consciences que leurs situations personnelles sont bien souvent les mêmes que celles de leurs voisines. L’objet est également de leur accorder un endroit, un moment où leur parole est réellement écoutée et prise en compte.
• Le Groupe de Travail Horizontal : a été créé pour perpétuer le travail de l’enquête jadis réalisée sur le sentiment de bien-être et de sécurité des femmes au sein du Centre. Deux fois, des travailleuses et des résidentes se sont retrouvées pour évoquer ensemble les problématiques auxquelles elles font face quotidiennement. Elles en ont profité également pour soumettre tout un ensemble de propositions à la direction.
• La Plateforme-Femmes : n’est plus effective à l’heure actuelle. Toutefois, son impact durant près de deux ans a été très important sur un nombre conséquent de nos résidentes. Celle-ci est née de l’envie de faire se rencontrer différents publics dans Mouscron. Durant près de deux, les publics féminins de plusieurs partenaires associatifs et sociaux mouscronnois se sont retrouvés tous les lundis matins pour se rencontrer autrement, de façon plus légère, de sortir de son quotidien tout en créant du lien. Dans le même ordre d’idée que le groupe de parole, cette plateforme a également permis d’approfondir, d’élargir ce sentiment d’appartenance.
• Duo Épicé : est un concept lancé durant la Plateforme-Femmes pour mettre à l’honneur la gastronomie (et bien souvent l’aspect culturel qui l’accompagne) d’un pays ou d’une région. Ayant connu un succès sans pareil, le Café 2 l’Aut’Côté nous a permis de prolonger son existence en le développant dans leurs locaux. D’autres partenaires se joignent parfois à la fête tels que la Cellule Insertion du CPAS de Mouscron, la Maison Maternelle, la Maison Médicale Dispens’Air ou encore Vie Féminine. Et pour les plus chanceuses d’entre elles, certains ont même eu droit à une soirée complète autour de leur gastronomie !
• Notre adhésion au Collectif Voix des Femmes : a marqué un tournant dans l’accompagnement extérieur des femmes du Refuge. En effet, ce nouveau collectif socio-culturel mouscronnois a permis de développer des projets innovants, des activités distinctes de ce qui est habituellement proposé tels que des pique-nique, des pièces de théâtre, des ateliers d’écriture, de peinture, de collage mais aussi – et surtout – la possibilité de s’investir elles-mêmes dans cette programmation, de soulever, de pointer certaines thématiques à aborder.
• Blessures de Femmes : est une exposition lancée à l’initiative de Soralia à laquelle plusieurs résidentes du Refuge ont assisté. À la suite de ça, elles sont invitées à prendre part à la création d’une grande fresque relative au sujet dont le vernissage prend place à Ath. Cette fresque tourne ensuite dans plusieurs villes de la Wallonie-Picarde.
• La Marche Nocturne Lumineuse et les actions qui la précèdent : sont également un moment important dans la vie associative – et féministe – mouscronnoise. Depuis près de 4 ans maintenant, les femmes et les collaboratrices du Centre prennent une part active dans l’organisation de ce grand événement. Les ateliers de fabrication de pancartes, banderoles et messages percutants ; la préparation de la soupe post-marche et les actrices mêmes de cette action, de ce défilé ô combien nécessaire.
• Les Victorieuses : est un projet développé par le CeRAIC et d’autres partenaires à destination des femmes étrangères. En effet, ils constatent que ces dernières sont moins outillées que les hommes dans leur processus d’intégration vers l’extérieur car elles gèrent encore certaines charges familiales seules. L’objectif est alors de créer un espace de rencontre afin qu’elles puissent échanger sur leurs réalités respectives mais aussi sur leurs pistes de solution dans le but de pouvoir créer un réseau commun de tous ses outils qu’elles utilisent, développement chacune de leur côté.
• L’aide à la parentalité : est autant au bénéfice de l’enfant que de la maman (bien que certains papas y prennent part parfois). De fait, grandir dans une structure d’accueil où l’espace et l’intimité font défaut n’est pas chose aisée. De plus, le changement socio-culturel induit de nouvelles normes, parfois même de nouvelles lois dans l’éducation des enfants. Pour rendre tout ça plus digeste et plus accessible, les services médical, social, animation et médiation proposent des ateliers allant de l’éducation à la santé aux lois relatives à la responsabilité parentale en passant par des moments de connexion/bien-être entre parents et enfants.
• La World Team : est une équipe de football féminine qui s’adonne au ballon rond mais aussi à plein d’autres disciplines sportives. Dans le même registre que les groupes de parole, l’objet de cette équipe est de constituer un groupe, un lien entre toutes les joueuses. Le football est utilisé comme un vecteur social, comme un moyen de reprendre confiance en soi mais aussi comme un outil d’interconnaissance avec les femmes de la région. En effet, l’ambition de cette équipe est de pouvoir sortir du centre afin de participer à différents tournois tels que ceux organisés par l’incroyable Younited Belgium (et ce, dans tout le Royaume) ou encore à des entrainements collectifs sur les terrains du Stade Mouscronnois avec les joueurs de Terre-Nouvelle.
• Les ateliers théâtres : animés par l’inégalable Arthur Ferlin se sont inscrits comme une seconde option à la World Team tout en gardant le même esprit. À la seule différence que dans ce cas-ci, c’est le théâtre qui s’est érigé comme un outil d’émancipation et d’interconnaissance qui a permis la création et la solidification d’un sentiment d’appartenance entre elles. Et comme une merveille n’arrive jamais seule, la société Haup Studio a prolongé le travail d’Arthur à travers le spectacle Racines où résidentes et Mouscronnoises ont construit ensemble, et grâce à l’incroyabale travail de Jérôme Hauptmann et Claudia Bruno, la pièce Racines qui s’est joué devant près de 300 personnes au Centre Culturel de Mouscron.
• La Boxe-Thérapie : est un superbe bon entre boxe et la santé mentale. Sabrina, coach du Punch Boxe Française de Tourcoing, combine les principes du dit sport et de la préparation mentale pour promouvoir le bien-être émotionnel et mental. Elle vise à aider les femmes qu’elle accompagne à surmonter les divers problèmes psychologiques et émotionnels qu’elles peuvent traverser.
• Le Travail de sensibilisation (collaborateurs et résidents) : à la question du machisme et micromachisme mais aussi sur celle des violences de genre. En effet, le Service Médiation a développé tout un atelier pour mieux comprendre les tenants et aboutissants d’un patriarcat envahissant en permettant à tout un chacun de se questionner mais aussi d’en savoir plus sur les conséquences de tous ces petits actes quotidiens. Dans un deuxième temps, un atelier relatifs aux violences de genre est aujourd’hui dispensé à tous les résidents qui se voient accusés d’avoir commis un acte, un agissement sexiste.
  • La célébration en interne et en externe du 8 mars et du 25 novembre : sont également des moments pris très au sérieux au Refuge. En effet, chacune de ces journées fait l’effet d’un programme très spécifique à chaque fois afin de mettre en lumière ces deux sujets de société. De l’affichage sur les murs du Centre ; les espaces communs investis de stands et de jeux de sensibilisations ; la mise en valeur de nos résidentes et collaboratrices de mille et une façons ; le moment de travailler sur de nouvelles façons d’accompagner (évaluation de ce qui est fait, création de protocoles, référents, mécanismes, etc.) ; etc.

Toutes ces mesures, toutes ces actions développées au sein du Refuge ne changeront pas le monde et s’avèrent d’ailleurs tout à fait insuffisantes. Toutefois, elles permettent tout de même une meilleure considération, une meilleure prise en compte des problématiques vécues par nos résidentes et nos collaboratrices. Et qui sait, les premiers pas vers un changement profond car comme le dit l’adage « construire des châteaux dans des nuages n’est jamais vain ».

D’ailleurs, aujourd’hui même, la @Fondation des Femmes et le Collectif @La Voix des Femmes organisent toute une journée spéciale en l’honneur de la Journée Internationale des Droits des Femmes auxquelles prendront part nos résidentes et certaines de nos collaboratrices.

On vous en dit plus demain !