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Arnaud le Grand Frère

11/07/2022
De Douala à Mouscron en passant par Tanger, son amour du prochain a toujours été un moyen de sublimer sa réalité et celle de ceux qui l’entourent.

De Pascal, il n’en a que le surnom. Comme lui, il s’investit auprès de la jeunesse depuis longtemps déjà. Mais sa méthode, s’il en a une, n’est qu’attention et joie de vivre. Et le ballon rond n’est jamais loin.

Comme un fil conducteur, le football a guidé beaucoup de ses pas, influencé beaucoup de ses choix. Très jeune, Arnaud rêve d’en faire son métier. En attendant, il s’occupe des petit.es du quartier. Les parents travaillent alors il les encadre, il les occupe, il les amuse. Ses pieds sont son meilleur outil mais sa palette est ample. Concours de bille, jeux de société et dessins sont d’autres flèches à son arc.

Mais son rêve se fait pressant. Il quitte alors son village de Louam, au Cameroun, pour rejoindre la vibrante Douala. Son touché de balle a tapé dans l’œil d’un recruteur qui lui propose de passer un essai à la Kadji Sport Academies. Toutefois, les frais d’inscriptions sont tels qu’il ne peut y rester. Devenir le Roger Milla 2.0 s’avère plus compliqué que prévu et il vagabonde alors de club en club dans la périphérie de la ville.

Les aléas de la vie l’amènent tristement à quitter la terre qu’il a vu naître. Quelques mois plus tard, il débarque au Maroc, à Tanger, où il intègre l’équipe de Caritas. Le football prend alors une dimension nouvelle. Au-delà du rêve, il se révèle être un pansement, un pouvoir unificateur hors du commun. Plus encore, il casse les frontières pourtant si présentes dans les rues de la ville.

Son voyage se poursuit et il pose pied dans nos contrées. Krainem et son équipe de sans-papiers l’accueillent à bras ouverts. A nouveau, la magie du ballon rond opère. Ces quelques heures hebdomadaires le libèrent. Mais le Dispatching de Fedasil l’envoie au Centre d’accueil de Bovigny, dans les Ardennes. Un peu esseulé au début, il s’évertue à nouveau à s’occuper des plus jeunes. L’endroit se prête parfaitement à la pratique du football et Arnaud leur partage ses conseils les plus précieux. De fil en aiguille, il intègre même l’équipe de Bovigny.

Deux années plus tard, Arnaud pose ses valises dans la Cité hurlue. Il commence à comprendre les rouages de son bien-être. En bon mécanicien, il huile sa machine à bonheur – contagieux – et intègre l’équipe éducative du club voisin de Luingne. Il se voit confier les U8, une bande formidable, selon ses dires. Les voir s’amuser, se soutenir, s’épanouir me calme l’âme, ça donne du sens à ma présence confie-t-il même. En parallèle, il intègre également l’équipe réserve d’Aalbek, où il apprend petit à petit la deuxième langue du pays. Ça lui donne à voir toute la diversité de notre plat pays.

Une diversité qu’il chérit tout particulièrement et pour laquelle il s’engage aujourd’hui. De fait, Arnaud a dernièrement rejoint les rangs de l’asbl mouscronnoise Pontea avec laquelle il prévoit de développer moult projets pour resserrer les liens entre toutes et tous, avec laquelle il prévoit de déverser encore et encore sa joie de vivre, sa joie d’unir !

PS : pour l’anecdote, sa volonté a déjà trouvé un partenaire en la personne du Refuge.