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Enquête sur le bien-être des Mena

03/01/2014
Une chercheuse de l'Université de Gand s'est penchée sur le vécu des mineurs non accompagnés séjournant en Belgique.

Dans le cadre de sa recherche, Marianne Vervliet (Université de Gand) a suivi 103 mineurs d'âge non-accompagnés (Mena) pendant les 18 premiers mois de leur séjour en Belgique. La moitié des jeunes étaient originaires d'Afghanistan. L'enquête a débuté dans les centres de premier accueil de Fedasil, des interviews ont ensuite été réalisées après 6 et 18 mois de séjour. L'étude a mis l'accent sur les attentes des jeunes et leur bien-être psychosocial. Une étude sur des résidents de l'accueil sur une longue période de temps est assez rare, ce qui rend cette recherche unique. Cette recherche a par ailleurs bénéficié d'un cofinancement du Fonds européen pour les Réfugiés.ConstatsLes raisons qui ont poussé les jeunes à migrer vers l'Europe sont complexes. Les membres de la famille ont une grande influence, même si le jeune prend également des décisions et dispose de ses propres attentes.Beaucoup de jeunes présentent à leur arrivée en Belgique des symptômes d'angoisse, de dépression et de stress post-traumatique. On ne distingue guère de différence selon les âges, ni entre jeunes dont les parents sont décédés et ceux dont les parents sont encore en vie. Après 18 mois de séjour en Belgique, les symptômes d'angoisse, de dépression ou de stress restent toujours importants. Chez certains jeunes, ces symptômes augmentent même avec la durée de séjour dans notre pays.Les principaux facteurs de stress sont, selon les jeunes: la discrimination, les relations sociales problématiques, les soucis en matière d'aide médicale, le logement, les documents de séjour. L'impact du test d'âge et la crainte de devenir sans-abri jouent aussi un rôle important. Les jeunes témoignent d'une réelle volonté de construire une meilleure vie pour eux-même et leur famille. Les jeunes réfugiés ne doivent pas seulement être vus comme des personnes vulnérables, mais aussi comme des individus volontaires qui comptent réaliser leurs projets d'avenir.RecommandationsDans sa recherche, Marianne Vervliet formule quelques recommandations:Il est important d'investir dans une meilleure participation des Mena, de mieux les informer, de mieux définir leurs attentes;Les procédures et les décisions de justice constituent le fil conducteur pour les autorités. Il est dès lors trop peu tenu compte des besoins spécifiques des jeunes. Il est important d'investir davantage dans le bien-être psychosocial, l'accompagnement médical, juridique et financier, et aussi dans la formation des accompagnateurs, des tuteurs et des avocats.Enfin, il faut aussi investir dans l'hébergement pour mineurs non accompagnés (cadre familial, petits groupes de résidents).Lien vers l'enquête (en néerlandais): http://www.ugent.be/nl/actueel/persberichten/niet-begeleid-minderjarig-v..., M. & Derluyn, I. (2013). De trajecten van niet-begeleide buitenlandse minderjarigen: Verwachtingen, agency en psychosociaal welzijn. Gent: Academia Press.Vervliet, M. (2013). The trajectories of unaccompanied refugee minors: Aspirations, agency and psychosocial well-being. Gent: Academia Press.