Comment se passe le partenariat entre Fedasil et la commune ?

Pierre Lefèvre (Fedasil) : Très bien ! On entend souvent des craintes à l’ouverture d’un centre d’accueil. Mais Catherine a été très positive dans son approche : elle a mis tout en œuvre pour instaurer le dialogue et la collaboration. L’envie d’échanges et d’intégration est bien réelle. 

Catherine Mathelin (Bourgmestre) : Notre collaboration est à la fois efficace, tout en étant dans la sérénité et le respect. Dès l’ouverture du centre, nous avons travaillé de commun accord, par rapport aux modalités d’informations à la population, notamment en ce qui concerne les mesures Covid. On a aussi collaboré sur le dossier des écoles. Le fait de dialoguer ouvertement apporte une bonne dynamique. 

Quels projets communs prennent désormais cours à Herbeumont ?

P.L.: Les associations du village incluent aujourd’hui les enfants du centre dans leurs initiatives. La richesse de l’échange interculturel s’installe. À la Saint-Nicolas, nous avions lancé un partenariat avec la commune pour distribuer dans le village des colis réalisés au sein du centre. Et en retour, une association de la région a fait la même chose pour les enfants du centre à Noël.

C.M. : Nous avons aussi un partenariat concernant l’insertion professionnelle de jeunes du village au sein du centre d’accueil. Le centre a engagé quelques jeunes comme ‘article 60’. Ils ont ainsi un travail, et cela leur permet de trouver leur marque et gagner de la confiance.

Quels sont les retours des riverains du centre ?

P.L.: Aujourd’hui les riverains sont plutôt bienveillants, nous n’avons plus de retours négatifs comme en juillet ou en août. À l’arrivée des résidents, nos équipes leur font visiter le village pour expliquer où se trouve le magasin, le bus… et donnent quelques indications sur les règles à respecter en Belgique. Nous savons que ces initiatives sont fortement appréciées par les villageois.

C.M. : Cela n’a pas toujours été simple au départ. Mais maintenant, nous n’avons plus de retours négatifs à la commune. Je pense que les gens s’adressent directement au centre. Quelques remarques au sujet de problèmes de déchets reviennent parfois, mais le centre réagit directement pour résoudre tout problème.

Quelles initiatives avez-vous particulièrement appréciées ?

C.M. : Le centre prend en charge le transport des résidents vers les écoles ou le magasin, ce qui permet de ne pas surcharger les bus. Pour la commune, ce n’est pas un détail, cela contribue à garder la sérénité au sein du village. La personne en charge des contacts externes du centre est par ailleurs allée vers les riverains, au magasin… Elle a été à l’écoute du village et a répondu aux différentes questions. C’est important d’avoir ce relais au sein du centre. J’ai aussi apprécié d’avoir pu prendre contact avec l’équipe du centre, voir comment la vie s’organise au sein du centre.

P.L. : La bourgmestre nous a ramené beaucoup de bénévoles. Elle nous met en relation avec des acteurs ou personnes de la région et pense également aux besoins du centre. Ça dépasse son rôle politique. C’est quelqu’un qui, humainement, est attachée au confort des enfants du centre, mais aussi des adultes.

Comment voyez-vous votre collaboration dans le futur ?

P.L. : On souhaite renforcer les liens. Si l’occasion nous est donnée, j’aimerais aussi discuter avec les parents du village concernant l’école : mettre en place quelque chose pour les rassurer, réussir à prouver que la scolarisation est harmonieuse, sans baisse de niveau. Il s’agit d’une chouette école, avec des professeurs compétents, et l’arrivée de nos jeunes résidents ne va pas changer cela !

C.M. : À l’instar de ce qui a été fait pour la Saint-Nicolas, nous souhaitons développer des actions qui permettront d’ouvrir le centre vers le village et vice versa. Faire découvrir positivement les cultures.