« Lorsque les gens apprennent que je suis psychologue dans un centre d’accueil Fedasil, ils sont souvent impressionnés positivement et intéressés par que ça peut impliquer. Certains peuvent parfois avoir une réaction un peu plus négative, en raison de tous les aprioris, parfois justifiés, qu’il y a sur l’accueil et tout ce que ça implique.

Selon moi, dans ces préjugés il y du vrai et du faux parce qu’en réalité, nous sommes en effet en contact direct avec une des réalités les plus difficiles. Je suis confrontée à des enfants qui ont quittés leur famille pour aller jusqu’au bout du monde. Cette réalité-là de mon travail correspond en effet à certains préjugés.

Cependant, il y a aussi des aspects positifs à ce travail et auxquels les gens ne pensent pas forcement. Je suis psychologue dans un centre pour les Mena (mineurs étrangers non accompagnés). Cela signifie que le public avec lequel j’exerce mon métier sont des adolescents. Il y a donc tout un travail autour des questionnements liés à l’adolescence. Ce qui donne lieu à de superbes moments d’échange, de partage, d’apprentissage, etc. Certains vont à l’école pour la première fois et ça engendre toute une énergie, une excitation, à mon sens, positive. Je remarque également qu’ils ont beaucoup d’espoir. Il y a aussi énormément de résilience chez ces jeunes. Tous ces aspects positifs font donc aussi partie de la réalité de notre travail.

Au quotidien, différentes tâches me sont attribuées. J’effectue des entretiens individuels avec des jeunes. Je mets également en place des groupes de parole. En binôme avec l’infirmière, j’organise des séances de prévention pour les jeunes où nous abordons différentes thématiques comme la sexualité, la drogue.

À côté de cela, je m’occupe également de remplir les dossiers médicaux, contacter des partenaires externes.

Une partie de mon travail consiste à la création d’outils de formation à destination des collègues. Je donne donc aussi des formations à mes collègues. Nous définissons des sujets intéressants à aborder en amont. Cela peut par exemple être le stress post traumatique et ce que ça implique au quotidien, l’écoute active/bienveillante, le développement psychologique et neuropsychologique d’un adolescent. »

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