Les premiers pas

Été 2016, dans le Port de Pirée, à Athènes. Alors que les chaleurs culminent au-dessus des moyennes habituelles, Katerina, fraîchement diplômée en anthropologie sociale, se propose comme bénévole au camp de réfugiés qui s’y est récemment formé. Il lui est demandé d’échanger avec les résidents du lieu sur leurs besoins, tant alimentaires que culturels.

Quelques années plus tard, un diplôme français en poche, c’est à Lesbos qu’elle atterrit. L’île paradisiaque est confrontée à une crise humanitaire sans égale et Katerina, alors officière de protection à Athènes, s’y voit mandatée pour exercer sur place. Toujours sa casquette d’anthropologue sur la tête, la jeune chercheuse y voit l’opportunité de se familiariser avec le terrain autant qu’avec son architecture juridico-administrative.

Cette expérience l’amènera à sortir aussi bien mentalement que physiquement de sa zone de confort. Elle lui apprendra la culture au sens large de sa définition et fera naître en elle l’envie de continuer d’explorer, de s’explorer. Ce faisant, elle postule alors pour rejoindre les rangs de l’Agence de l’Union Européenne pour l’Asile (UEAA) et se voit envoyée en Belgique. Adieu les plages de sable blanc, la brise salée du matin et la douce brûlure du soleil sur la peau. Bonjour le béton, le béton et le béton : Katerina pose ses bagages à Mouscron.

Direction le Plat Pays

Arrivée au Refuge, Katerina réalise que - en Belgique - plusieurs institutions se partagent les missions relatives à l’asile. Fedasil, où elle vient de poser les pieds, n’est en charge que de l’accueil des demandeurs de protection internationale. Une différence notoire avec la Grèce où tout est exercé par la même et unique instance. Ses premiers pas vont ainsi la voir prendre le pouls de différents services : l’accueil, la médiation et le médical. Six mois durant, elle arpente les couloirs du centre, prend un part active dans le développement de plusieurs projets et se voit même confier la gestion des venues au service médical. Toujours avec la même attitude : un professionnalisme teinté d’humanité où elle tente d’harmoniser les différences personnelles et culturelles.

Madame CV

« Ce chemin initiatique m’a permis de rencontrer les résidents, d’écouter leurs besoins et certaines de leurs aspirations » raconte Katerina. « Parmi celles-ci, une des plus souvent répétées était la volonté de trouver du travail. » Le Service Insertion Socio-Professionnelle du Refuge y voit alors une belle aubaine pour améliorer l’accompagnement de celles et ceux qui désirent (re)trouver le chemin de l’emploi. Petit à petit, aux côtés de Laurent, elle commence à cerner les rouages et les besoins du réseau professionnel de la région. Une connaissance qui lui permet aujourd’hui d’exceller dans sa mission d’accompagnement socio-professionnel. Tous les jours, ils sont d’ailleurs plusieurs à faire la file pour bénéficier de ses précieux conseils et visuels : "au-delà de leur requête, j’ai le sentiment que mon écoute et mon intérêt sincères sont une aide supplémentaire dans leur quotidien, dans leurs démarches qui peuvent parfois paraître être une montagne. En effet, cette prise en compte de leur personne leur rappelle qu’ils ne sont pas de simples étrangers mais bien des personnes ancrées que l’on considère comme toute autre personne."

Malheureusement, Walt Disney nous apprend que toutes les belles histoires ont une fin. Très bientôt, Katerina fera à nouveau ses valises pour rejoindre un nouveau lieu : le Centre d’Arrivée de Bruxelles, mieux connu sous le nom de Petit-Château. Une énième escale où elle fera, à coup sûr, le bonheur de biens d’autres nouveaux arrivés.

Le Refuge tient à remercier profondément Katerina pour le travail qu’elle a accompli aussi bien auprès de nos résidents qu’auprès de nos collaborateurs. Son sérieux, sa rigueur et sa disponibilité furent des atouts précieux dans l’évolution de notre fonctionnement.