Enseigner au centre Fedasil de Morlanwelz
Quel a été ton parcours avant d’arriver chez nous ?
Après avoir obtenu mon bachelier en français-français langue étrangère en 2015, j'ai commencé ma carrière d'enseignante en travaillant 9 mois dans une école à Schaerbeek où j'enseignais le français et le FLE à des adolescents. J’ai ensuite repéré une annonce pour dispenser des cours de FLE à des demandeurs d'asile du centre "Les Récollets", qui venait d'ouvrir à Binche, pour laquelle j'ai été engagée. Quand le centre a fermé, j’ai effectué des remplacements à gauche et à droite avant d’être contactée par l'école ISPO de Binche, en 2017, qui est devenue compétente pour dispenser des cours de FLE. Je n’en suis plus jamais partie.
Qu'est-ce que qui t'a attirée dans ce métier ?
Lors de mes études, j'adorais enseigner le FLE. Tous les apprenants que j'ai pu croiser étaient en demande constante d'apprentissage et étaient heureux de venir en cours, en raison du caractère utile de ces leçons.
Comment donnes-tu cours ?
J'essaie d'impliquer au maximum les étudiants, qui sont en général débutants. J'aime axer mon cours autour d’une pratique orale de la langue, car c’est ce dont ils ont le plus besoin pour se débrouiller au centre. J'aime aussi donner un aspect ludique à l’enseignement (par le jeu, des imagiers, des dialogues à rejouer, etc.).
Quelles sont les difficultés de ce métier ?
La plus grande difficulté est pour moi d’enseigner à quelqu’un qui est analphabète. Non seulement nous parlons des langues avec des sonorités différentes, mais l’élève n’a, en plus, aucun repère pour écrire des sons en français. Cela demande alors beaucoup de travail. La barrière de la langue est aussi une difficulté évidemment, mais lorsque l'étudiant est assidu, elle disparait vite.
Quels sont les aspects positifs de ce métier ?
Les étudiants qui sont toujours contents de venir aux cours et qui sont motivés. Cela m'encourage toujours. L'ambiance en classe est toujours bonne, ils aiment échanger entre eux, essayer de parler français et font toujours cela avec le sourire. Venir en cours leur offre une parenthèse dans leur parcours très difficile, j'ai l'impression que ça leur permet parfois de mettre en suspens leur passé le temps d'une matinée ou d'une après-midi. Bien sûr, il y a des moments où en cours, certains se confient ou parlent de leur tristesse.
Si tu devais donner un conseil à quelqu'un qui souhaiterait suivre cette voie, quel serait-il ?
De ne pas hésiter, de ne pas stresser car les étudiants sont toujours bienveillants et n'attendent qu'une chose : apprendre.