Le Lingala autour d’un café
Plus d’une centaine de langues sont parlées dans les centres d’accueil de Fedasil. Au quotidien, cette grande diversité dans l’usage des langues peut constituer un obstacle. Néanmoins, la langue est aussi une partie importante de l'identité d’une personne.
Afin de valoriser les différentes pratiques linguistiques, Fedasil et l’Université de Gand ont pris l’initiative de mettre en contact des étudiants en langues et des locuteurs natifs résidant dans les centres d’accueil. Dans un contexte informel, les étudiants et les demandeurs d’asile peuvent discuter autour d’un café.
Lingala
Le Lingala est la langue qui a été choisie pour le projet pilote. Le Lingala est l’une des langues officielles au Congo et est parlée par près de 30 millions de personnes dans cette partie du globe. En Belgique, environ 60.000 personnes parlent le Lingala.
Pour mener à bien ce projet, Fedasil peut compter sur la collaboration du Michael Meeuwis, Professeur de linguistique africaine et expert reconnu du Lingala. « Il est impossible de maîtriser une langue en restant isolé dans une salle de classe », explique le professeur. « Mes étudiants se sont engagés à exercer le Lingala auprès de demandeurs d’asile congolais. Outre l’apprentissage de la langue, ils peuvent également se sentir davantage concernés par la problématique des réfugiés, leurs vies, leurs aspirations… Pour les demandeurs d’asile, c’est aussi l’occasion d’entrer en contact avec de jeunes Belges et d’apprendre à mieux se connaître. »
Pour les premières rencontres, Fedasil a fait appel à des collègues du siège parlant le Lingala. « Les collègues sont ainsi reconnus pour leurs compétences linguistiques » explique Bieke Machiels, responsable du service Étude et Politique de Fedasil.
2 fois par mois
Les échanges entre les étudiants et les résidents ont lieu deux fois par mois. Le projet sera évalué en fin d’année scolaire. « Si les résultats du projet sont positifs, nous prolongerons l’initiative à l'année prochaine. Nous essaierons alors de développer le projet avec d’autres langues », poursuit Bieke Machiels.
Les étudiants ont également planifié une visite du centre d'accueil de Poelkapelle. Un des résidents est chargé d’expliquer le fonctionnement centre – exclusivement en Lingala bien sûr !