Exfiltré de justesse d'Afghanistan
Fin août, les talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan, forçant des milliers de personnes à fuir le pays dans l’urgence. C’est notamment le cas de Habib, qui est arrivé tout récemment au centre d’arrivée.
Habib est un ingénieur civil afghan. Il vivait il y a quelques semaines encore à Kaboul avec sa famille. En Afghanistan, son père travaillait depuis près de 10 ans pour une organisation internationale, en tant que responsable de projets de santé. Début août, au vu de l’évolution de la situation dans le pays, son père a reçu l’ordre de son employeur de se préparer à quitter les lieux. Ils n'imaginaient pas alors que les talibans se trouvaient déjà aux portes de leur ville.
La prise de Kaboul
Rapidement pourtant, ils ont découvert avec effroi les rues vides de leur ville et la présence des talibans. « Il n'y avait personne dans les rues » nous raconte Habib. « Tout ce qu'on avait construit est parti en fumée en une journée. Les gens étaient pris de panique. Ils se sont tous cachés dans leur maison. Le gouvernement a pris la fuite. Puis, j'ai réalisé que je portais un jeans et en t-shirt... ce qui n'allait pas plaire aux talibans car ils exigent le port de l'habit traditionnel. »
Le début de l’exil
Habib et sa famille se sont cachés dans un abri avant de rejoindre l'aéroport dans la nuit. « En arrivant à l'aéroport, nous avons découvert que des milliers de compatriotes attendaient aussi devant les portes. Nous avons réussi à rentrer avant que des militaires américains ne ferment les accès. Nous avons eu beaucoup de chance. »
Cette nuit-là, ils ont pu embarquer sur un vol vers Abu Dhabi. Après plusieurs escales et une quarantaine en Europe, ils ont enfin pu atterrir à Bruxelles. « J'éprouve de la gratitude de pouvoir être à nouveau en sécurité. »