Récit d'une stagiaire chez Fedasil
Que faisais-tu avant ?
J’ai réalisé des études d’histoire de l’art en Italie pendant 3 ans. J’ai ensuite travaillé comme animatrice avec des enfants pendant 5 ans avant de me décider à reprendre des études d’éducateur spécialisé, à Mons.
Pourquoi Fedasil Morlanwelz ?
Cela faisait longtemps que je voulais travailler avec des demandeurs d’asile, je suivais déjà des associations pour les sans-papiers auparavant. Quand j’ai vu que le centre n’était pas très loin de chez moi, j’ai décidé de sauter le pas en me disant que cette thématique me plaisait, que je pourrais connaître plus de personnes et être directement sur le terrain !
Comment s’est passé ton premier contact avec les jeunes ?
Je les ai rencontrés pour la première fois lors d’un atelier de musicothérapie (activité percussions), ce qui m’a permis d’établir un premier contact avec ceux qui y ont participé. Même si des tensions émergent de temps en temps entre les jeunes, ce fut une très chouette expérience et quelque chose d’agréable se dégageait de ce groupe qui se coordonnait pour jouer de la musique. Ça m’a aussi permis de revenir le lendemain en connaissant déjà quelques visages et d’être plus à l’aise avec les nouveaux jeunes que j’allais rencontrer.
Comment s’est passé ton stage ?
Ça a été de véritables montagnes russes ! Je n’avais jamais travaillé avec des ados auparavant, encore moins dans une situation si particulière et dans un tel contexte. Le centre de Morlanwelz compte pas mal de résidents, ainsi qu’une large équipe d’éducateurs. Il a fallu s’adapter quotidiennement aux tournantes entre les collègues ainsi qu’aux différents horaires, ce qui m’a permis d’apprendre comment fonctionne une équipe et comment me comporter dans telle ou telle situation. Ça a été un vrai choc culturel pour moi au début, mais le fait de lancer des activités, d’aller chercher les jeunes dans leur chambre et de créer des liens m’a permis de prendre mes marques et de me sentir capable de réaliser de nouvelles tâches.
Quel a été ton projet phare ?
Nous avons créé un banc et une table à partir de palettes pour égayer une partie extérieure du centre. Le fait de faire une activité manuelle permet, en plus de se changer les idées, de partager un moment d’échanges sans avoir forcément besoin de parler la même langue. Ça été une chouette activité pour créer des liens et même se découvrir des points communs : j’ai pu par la suite réaliser un atelier d’écriture avec un jeune.
Si tu devais retenir quelque chose ?
Je quitte le centre de Morlanwelz avec une très chouette expérience, tant sur le plan professionnel qu’humain. Finalement, c’est le fait d’aller vers quelque chose qu’on ne connaît pas et qui peut nous intimider qui nous permet d’apprendre le plus. Aujourd’hui, je peux tout à fait envisager une future carrière avec des demandeurs de protection internationale. S’ouvrir et aller vers l’autre ont été la plus belle partie de ce stage, qui m’a beaucoup apporté sur le plan personnel.